Burt Kennedy fut un excellent scénariste, notamment pour les westerns de Budd Boetticher, mais il fut souvent considéré comme un réalisateur moyen par la plupart des spécialistes du western, et ce film illustrait leur propos. C'est en partie vrai pour certains westerns (le Mors aux dents, le Retour des Sept, Un homme fait la loi, les Dynamiteros...) mais on lui doit aussi quelques réussites comme la Caravane de feu, Ne tirez pas sur le sheriff ou Un colt pour 3 salopards même s'ils ont un petit côté racoleur tempéré par l'humour. Les Voleurs de trains fait partie de cette dernière catégorie pour moi, je viens de le revoir, et je me suis bien diverti, car ce western est uniquement voué au divertissement, il est plus léger et vraiment pas sérieux, un peu comme la Caravane de feu.
Tourné en 1973, à une époque où le western à Hollywood était complètement démodé, et même en Italie où il avait amorcé son déclin avec Mon nom est Personne, les Voleurs de trains souffre sans doute d'un manque de profondeur (même si je crois que ce n'était pas le but de Kennedy, préférant la fantaisie) et surtout d'un manque d'épaisseur des 7 personnages constituant la petite équipe d'aventuriers, on sait seulement que certains sont un peu sur le retour... mais il comporte néanmoins de bonnes scènes, bénéficie d'un bon casting (Wayne est solidement entouré par Rod Taylor, Ben Johnson, Christopher George et la très belle Ann-Margret), et Kennedy plante bien son décor dès le début par différents plans fixes inspirés du western leonien, mais étrangement sans musique, le générique défilant ainsi sur les images de l'attente d'un train dans une bourgade déserte ; c'est assez rare dans un western, même si au bout de 20 mn, Dominic Frontiere assène un thème récurrent tout au long. Enfin, le twist final absolument surprenant termine en beauté ce western très plaisant et injustement méprisé.