Il fut un temps où Pixar s'asseyait sur le trône de l'animation 3D, délivrant à chaque film un message universel, des gags adultes et un scénario original tout en continuant de surpasser les limites de l'animation. Aujourd'hui, Pixar n'est plus qu'un studio comme tant d'autres, qui livre des films sympathiques à défaut d'être transcendants, comme Luca.
Attendrissant, enjoué, bien rythmé, amusant, le premier long-métrage d'Enrico Casarosa, déjà auteur de La Luna pour la même écurie, est en soi une réussite : on ne s'ennuie jamais, la morale est sauve et il y a toujours cette qualité visuelle orchestrée par le studio américain. Néanmoins, on n'en ressort pas épaté, bouleversé, euphorique. La faute à un scénario hélas vu et revu, des personnages attachants mais sans une once d'originalité et une animation classique en dépit de son décor inédit (un petit village côtier italien des sixties).
Luca est un bon voire un très bon film d'animation : le cahier des charges est rempli, l'atmosphère chatoyante et quelques séquences s'avèrent particulièrement joviales. La déception vient surtout du fait que le studio nous a (avait ?) habitué à bien plus surprenant, plus singulier, plus mémorable que cette aventure prévisible où sont une sempiternelle fois évoqués l'amitié, la tolérance, la famille et le don de soi. Classique mais efficace, réussi mais pas remarquable, faussement original et finalement assez anodin, le film de Casarosa n'est pas celui qui refera monter Pixar sur le trône.