Si la performance de Joe Spinelli est un paroxysme de tueur misogyne paradoxal, elle offre surtout un plongeon sans concession ni scrupules dans l’antre d’un monstre, avec ses hallucinations, sa solitude maladive, son rapport au monde compartimenté, les délires qui façonnent son fonctionnement. Le rôle poursuivra d’ailleurs le comédien jusqu’à la tombe, bel apport complémentaire au statut "culte".

D’un bout à l’autre, Maniac est un film coup-de-poing, radical, à la fois sec et tortueux au possible, hyper-réaliste et simultanément sans aucune distance avec le délire du tueur. Le spectateur est confondu dans l’angle de vue du tueur ou à ses côtés au quotidien ; presque jamais le Monde extérieur n’existe en lui-même, par et pour lui-même. Maniac pourrait facilement être considéré comme un reportage trash sur un tueur en série hardcore plus ou moins typé, mais le sujet est vécu sans recul plutôt que disséqué. Il n’y a pas d’intellectualisation, de détours explicatifs ni de symptômes reconnaissables, seulement un aller-simple vers la brutalité d’un cauchemar interne permanent.

(...)

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le 11 sept. 2013

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Zogarok

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