Il ne fait pas bon trainer dans les rues de la Big Apple, le soir.


Frank Zito est un homme réservé, poli et sans histoire. Du moins, c'est ce que pensent ses rares voisins.
Mais dès que la nuit tombe, Zito redevient lui-même.
Soit un homme-enfant punissant sans relâche sa mère pour ses péchés lubriques. Surtout que le petit Frank était sommé d'y assister.
Évidemment, ça le traumatise et donc il punit sa mère une première fois. Mais comme son cousin Norman Bates, il vit en permanence avec elle...dans son psychisme.
Alors, vu que sa tendre mère recommence encore et encore le même schéma, Frank se doit de la faire payer...encore et encore.


Zito vit dans un studio sans fenêtre, mais avec des mannequins qu'il change de tenue (et de coiffure) après chaque sortie dans les rues sombres de la ville décadente...
Il vilipende sa génitrice de l'avoir forcer à le refaire, nuit après nuit.


C'est exténuant pour Zito mais, lorsque le jour se lève, il redevient l'homme discret. Il parvient même à rencontrer une jeune photographe et à se lier d'amitié avec elle.
A moins qu'il ne devienne amoureux?


Las, maman désapprouve le tout et patatras!
Le cycle se répète...
Mais les victimes de notre seigneur de la nuit ne s'en laissent pas conter.


A moins que ce ne soit la conscience de Frank qui pointe le bout de son nez...


"Qui sème la mort récolte l'éviscération", disait le proverbe ! Enfin, l'une de ses variantes, tout du moins...


Joe Spinell est la cheville ouvrière de cette variation de Psycho.
Mais là où Hitchcock filmait avec classe et mystère, William Lustig nous jette au visage ses plans granuleux et blafard, suintant le malaise et la folie.
L'interprétation fiévreuse de l'acteur-scénariste nous fascine et nous révulse à la fois.


Les scènes de meurtres sont graphiques et frontales (


la scène où Zito se jette au ralenti sur le capot de la voiture et envoie une décharge de chevrotine direct dans la poire de Tom Savini - également le SFX man - ou l'insoutenable scène dans le métro, où Frank se regardera dans le miroir, tandis qu'il poinçonne une pauvre infirmière


), le score étrange de Jay Chattaway (Maniac Cop) insuffle une ritournelle décalée et le souffle rauque de Spinell en fond sonore nous remplis d'effroi.


Glauque, malsain et jusqu'au-boutiste, Maniac ne peut laisser indifférent.


Ce film m'a marqué et malgré tout le respect que j'ai envers le courage (et l'efficacité) d'Elijah Wood dans son remake récent, il ne peut y en avoir qu'un de Maniac/maniaque.


Joe Spinell !


Malheureusement, celui-ci disparaitra prématurément en 1989, ne nous laissant en héritage que ce film incroyable et une poignée d'apparition ici (Rocky I et II, The Godfather I et II) et là (Cruising, Sorcerer), où son visage si particulier hante l'image à chaque apparition...

Franck_Plissken
9
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le 29 févr. 2016

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The Lizard King

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