Revenons presque deux décennies en arrière. Mary Poppins est le premier film que je me souviens avoir vu, avec ma grand-mère. Quoi qu’on dise, ce genre de détail minime marque une vie. Ce film me touche toujours autant après toutes ces années.
Je dirais même sans exagération que Mary Poppins est mon film pansement lorsque ça ne va pas tellement bien. Un peu de magie, de chansons, de Julie Andrews… et je rebondis.
Il ne s’agit pas du tout d’un film pour enfants, d’après moi. Peut-être que c’est le cas lors du premier visionnage… Mais Mary Poppins cache un grand nombre de significations qui pourraient ouvrir les yeux des plus grands également.
Les personnages sont extrêmement précis et bien écrits, ce qui est une force pour l’histoire de P.L. Travers. Le père de famille, chef du foyer, banquier, droit, inflexible ; il est fier de sa carrière et de ses principes. La mère de famille, sufragette fière de son combat, attachée à ses enfants, dévouée à son mari et impuissante face aux choix de ce dernier. Les enfants, Michael et Jane, sont deux petites canailles malicieuses qui ne peuvent s’empêcher de fuguer afin de faire tourner leur nanny en bourrique. Si bien que leurs nounous démissionnent tour à tour.
Mary, elle, descend du ciel. Un peu comme un ange dont on ignore tout. Elle est magique et devient leur nounou. Son arrivée dans la maison familiale va tout bouleverser. Son ami (et plus si affinités ? on ne saura jamais…) Bert est un artiste de rue, dessinateur des pavés, également ramoneur de cheminées… Il est à l’écoute et fidèle.
Ils vont, tous ensemble, nous emmener dans leur univers coloré et imaginaire. On plonge dans une dalle où Bert avait dessiné une prairie. On passe d’un carrousel à une course hippique des chevaux en bois. Puis on va boire un verre servi par des pingouins dansants. On invente des mots tels que supercalifragilisticexpialidocious, qu’on dit quand on ne sait quoi dire. Et bien entendu… toutes ces aventures sont accompagnées de chansons plus merveilleuses et touchantes les unes que les autres.
« Le vent est à l’Est, la brume est là… C’est comme si sans prévenir quelque chose se passait. »
Les choses changent au 17 allée des Cerisiers. Le vent tourne. Mary Poppins provoque et ouvre les yeux.
Alors non… je suis certaine que ce film n’est pas exclusivement réservé aux enfants. Certes, le côté chantonnant et animé s’y prêterait. Mais des réflexions beaucoup plus profondes, poignantes et attendrissantes se cachent sur la pellicule.
Mary Poppins est, et a toujours été, mon film pansement.
Il me fait du bien. Il me redonne envie de me lever, de chanter, de croire.
Qu’il pleuve, vente ou neige.
« Comme je le prévoyais : "Mary Poppins, à peu de choses près, parfaite en tout point" »