Plusieurs générations de spectateurs ont été bercés par ce film en forme de comédie musicale, Tonton Walt avait misé sur le bon cheval avec cette grosse production qui permit de révéler la délicieuse Julie Andrews, dont l'atout numéro un était sa voix exceptionnelle. Elle est bien secondée par le jovial Dick Van Dyke, de même que David Tomlinson dans le rôle de Mr Banks, se retrouvera dans d'autres productions Disney du même style. L'étonnante carrière commerciale et l'inaltérable longévité de Mary Poppins tiennent forcément aux souvenirs d'enfance qui lui sont attachés, c'est un film intemporel qui a été vu et revu, et ça tient au personnage de Mary avec son petit chapeau et son ombrelle, dont tout le monde souhaiterait avoir cette nourrice idéale, on ne peut que fondre devant le sourire de Julie, devant les chorégraphies gentillettes, les refrains enjoués et son extraordinaire mélange d'images réelles et de dessin animé.
Le procédé avait pourtant été déjà tenté à la MGM en 1945 dans Escale à Hollywood où Gene Kelly dansait avec la souris Jerry, sauf que la séquence durait 6 mn, alors qu'ici (bien avant le brio technique de Qui veut la peau de Roger Rabbit?), les séquences sont plus nombreuses et plus longues. Au-dela de cette prouesse technique, le film reste un pur régal, un petit bonheur d'enfance retrouvée, car on l'aime quand on est petit, on s'en écarte un peu quand on a grandi parce que l'on trouve que l'aspect mièvre et sucré propre à ce type de production Disney est un peu obsolète. C'est justement ce qui a été critiqué par des gens qui avaient perdu leur âme d'enfant, c'est dommage, ce conte de fée musical pour enfants sages a quand même été récompensé par 5 Oscars, la sophistication de ce film garde son charme désuet et continuera je crois, à enchanter les générations. Un film idéal pour Noël !