Sergent Pepper est un ignare en matière de film de genre, et le confirme avec cette note en tout point scandaleuse sur le séminal film de Tobe Hooper.
Avec l’étroitesse d’esprit qui le caractérise, il refuse les lois du genre, qui justifient amplement un scénario consistant à faire rentrer tour à tour des candidats à l’abattoir, à subir les hurlements d’une donzelle pendant une demi-heure, et avant eux les éructations d’un paralytique qui tire la langue parce qu’il n’est pas content, notamment de s’être pissé dessus.
Il ne comprend pas à quel point la rudesse du film fait tout son charme, cette volonté de ne pas intellectualiser mais de représenter le mal dans toute sa bestialité, notamment dans un banquet primal qui, il ne l’a pas vu, suscite un effroi sans commune mesure.
S’il admet un certain grain vintage et quelques jolies prises de vues (sous la balancelle, l’entrée dans le corridor de la maison vers la porte coulissante, et surtout, le ballet final autour du camion vers la dernière image dans le soleil), son exigence poseuse et pseudo intellectuelle l’a laissé sur la touche ; lui qui accepte Suspiria pour son baroquisme esthétique, Zombie pour son message contestataire, se retrouve fort démuni face à ce ballet grotesque apparemment dénué de tout propos.
Son problème, c’est le statut du film, culte, censuré, le plus effroyable de tous les temps, etc., etc., et l’ennui assez consternant qu’il a finalement généré ; qu’un récit de 80 minutes commence au bout de 35, embourbé dans une exposition inintéressante, nous avertissant de l’horreur à venir par un personnage inepte et des informations à la radio ; l’épaisseur des personnages, qui n’ont pas plus de charisme entiers qu’en morceaux ; l’horreur qui le dispute sans cesse au grotesque, et qui s’autodétruit dans un salmigondis qui n’effraie pas plus qu’il n’amuse.
Bref. Sergent Pepper cumule tous les défauts : vieux dans ses attentes d’un cinéma qui se doit de dire quelque chose, trop jeune pour avoir découvert les films de genre dans l’ordre, et ne pouvant s’empêcher de voir dans cette œuvre autre chose que l’original de parodies à venir, de Scream à La Cité de la Peur.
C’est dire.