Mélodie en sous-sol marque la rencontre entre Jean Gabin et Alain Delon en 1963, la carrière de ce dernier étant alors en train d'exploser. C'est le début d'une collaboration qui s'achèvera dix ans plus tard avec Deux hommes dans la ville de José Giovanni, un autre film de gangster français des plus fameux. Cette rencontre se fait donc à l'occasion d'un film de Verneuil, auteur quelques années après du Clan des Siciliens (1969). Mélodie en sous-sol n'a pas l'importance des deux derniers cités mais demeure un de ces films multi-diffusés à la télévision française et un 'blockbuster' très respecté de son temps. Il a vraisemblablement inspiré L'Arnacoeur (2010), tentative ambitieuse mais infructueuse de lancer un filon 'comédie romantique' à la française.
Cinéma à papa donc (avec un Audiard élégant et dans l'économie) mais sophistiqué au-delà des conventions. Contrairement à d'autres films de Verneuil où la réalisation est plutôt dépouillée, Mélodie en sous-sol associe une gouaille typique avec un langage moderne. La musique et la bande-son sont parfois presque lyriques, voir même contemplatives à la façon d'une publicité de luxe : ce film est un chaînon manquant entre Quai des Brumes, La Piscine et Touchez pas au grisbi. Heureuse synthèse mais soutenue par un scénario assez pauvre et rattrapée par son manque d'enjeux. Lors de l'infiltration dans le casino, l'intensité est toute relative. C'est factuel, la photo est superbe en effet, mais Verneuil ne gère aucune tension autour. À voir pour le plaisir et comme témoin d'une certaine 'classe' révolue.
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