Renversant !
ATTENTION ! Cette critique présente des éléments qui peuvent désarçonner le lecteur. Merci de votre compréhension. Mais quoi qu'il arrive, le monde continue d'exister. Et c'est terrifiant. L'homme...
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le 25 oct. 2013
111 j'aime
8
Tourné en 1999, Memento témoignait déjà du goût et de la gourmandise de Chris Nolan pour les scénarios à tiroirs et les narrations atypiques.
Fact 1 : Souviens-toi de Christopher Nolan...
Il est bien ce réalisateur. Son nom m'échappe. Il fait ici évoluer un personnage qui a pour dessein de retrouver l'assassin de sa femme mais qui souffre d'un trouble de la mémoire problématique : il ne peut acquérir de nouveaux souvenirs. Pour le moins handicapant pour qui veut mener une enquête. Il trimballe donc le dossier de la police et écrit à même son corps via des tatouages les éléments les plus importants de sa quête. Pour le quotidien, il prend des photos qu'il émaille de commentaires pour se souvenir des gens qu'il a rencontrés.
Fact 2 : Avoir toujours sur soi de quoi noter.
Nolan utilise ici pour la totale immersion de son auditoire le mal dont est accablé son héros et décide donc de raconter son histoire à rebours, tout en distillant l'information avec parcimonie. Elle vient à la fois des personnes gravitant autour de Léonard, mais aussi des tatouages sur son corps qu'il découvre peu à peu. Et que l'on découvre avec lui. Car le personnage est atteint d'une sorte d'amnésie qui l'empêche d'acquérir de nouveaux souvenirs. Il écrit donc partout sur son corps des conseils à lui-même pour ne pas perdre pied.
Fact 3 : Relire ce que l'on a écrit au paragraphe précédent.
Le cinéaste utilise les techniques de répétitions et de conditionnement pour confiner son spectateur dans le même état que le gars handicapé et, tout comme ce dernier, à prendre pour acquis les infos qu'on lui délivre, privé du début de l'histoire où réside la clé de l'énigme. Les personnages qui gravitent autour de lui participent à cette perte de repères et cette brouille dans la reconstitution des faits auxquels on a assisté.
Fact 4 : Ne te fie pas à ce que l'on te met sous le nez.
Fact 4 bis : Le dernier qui a parlé n'a pas forcément dit la vérité.
Quand le scénariste double cette enquête à l'envers d'un récit parallèle concernant la première enquête de Léonard, quand il avait toute sa tête, sur une personne atteinte du même genre de mal...
Parce que je ne vous ai peut être pas dit que le personnage principal était atteint d'une sorte d'amnésie qui lui empêchait d'enregistrer des souvenirs immédiats. Il se tatoue donc des conseils et les éléments capitaux de son enquête. Ceux qu'il ne doit pas oublier. Et surtout, il faut qu'il distingue ses amis de ceux qui veulent profiter de son handicap, à l'image du patron du motel qui lui fait payer deux chambres. Car les masques et les apparences ne sont que rarement ce qu'ils semblent être et les visages amicaux ne le sont pas tant que ça
Fact 5 : Les apparences sont trompeuses.
Ce film magnétique se suit avec fascination mais il ratatouille un peu dans son deuxième tiers, retenant tout à coup l'information alors que nous piaffons à l'idée de connaître la fin... Non, le début de l'histoire. Parce que là, c'est dans le début de l'histoire que réside le truc qui la fera basculer et qui fera que le spectateur ébloui reconsidèrera les acteurs et les faits qu'on lui a présenté comme une évidence parce que figurant dans des commentaires au bas de photos ou tatoués à l'encre noire sur la peau.
Cette forme témoigne du goût et de la gourmandise du réalisateur pour les scénarios à tiroirs et les narrations atypiques.
Fact 6 : Revoir le film à la lumière de mes tatouages et de mes commentaires.
Mais j'ai déjà dû vous parler de tout cela, non ? D'ailleurs, vous êtes qui, vous ?
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Créée
le 10 mai 2015
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