Dans le tiercé de tête de ce qui me rend fou de rage dans l'industrie cinématographique se trouve sans nul doute la bande-annonce, ce petit être qui aime à vous spoiler tout plaisir de découverte, à vous tromper. Il faudra que j'écrive une thèse là-dessus un jour, tant il y a de choses à dire, et surtout ça me défoulera.
Celle-ci m'en avait promis du rêve : mon petit cerveau fut happé en 10 secondes, avec la certitude d'y retrouver un film qui rendrait hommage à des monstres sacrés qui ont tant contribué à faire de moi un zinzin de cinéma. Oui j'en étais convaincu, j'allais me balader 2h17 durant auprès de Garrel, Eustache, Rohmer...
Alors c'est parti, et dès l'ouverture je jubile : mais bien sûr c'est Garrel, c'est merveilleux je suis dans "L'Amant d'un jour". Séquence suivante : oh mon amour Rohmer, comme c'est bon de te retrouver. Et on continue on continue, et très vite je n'ai plus l'impression de regarder un film mais de participer à un jeu télévisé avec Pierre Tchernia aux manettes.
Et vas-y que je te cite du grand auteur, du grand cinéaste, que je te balance du Bach à tire-larigot. Arrivé à la quinzième séance de name-dropping, je n'ai que deux alternatives : quitter la salle et aller assassiner un jeune dans la rue ou faire contre mauvaise fortune bon cœur et décider de considérer cette chose comme un pastiche. J'ai bien fait de choisir la seconde solution, la dernière partie du supplice fut en effet une bonne partie de rigolade face à ce condensé rarement vu de prétention.
Mais j'ai quand même trucidé un jeune après la séance, et coup de bol énorme, il s'appelait Étienne et il avait une mèche trop cool qui couvrait en partie son regard bovin. Finalement y'a une justice...