Les lois du marché étant ce qu'elles sont, le pourtant excellent Millénium : les hommes qui n'aimaient pas les femmes n'aura donc pas connu de suite. Exit David Fincher à la réalisation, ainsi que Rooney Mara et Daniel Craig au casting, Sony préférant en effet adapter directement le quatrième tome de la saga (écrit par David Lagercrantz, successeur de l'auteur original Stieg Larsson), avec une toute nouvelle équipe : Fede Álvarez aux commandes, Claire Foy dans le rôle de Lisbeth Salander et Sverrir Gudnason dans celui de Mikael Blomkvist. Sylvia Hoeks (Blade Runner 2049) et Stephen Merchant (Logan) complètent la distribution.
35 millions de dollars de recette pour un budget de 45, là où le film de Fincher a rapporté 230 millions de dollars pour un budget de 90. Voilà. Le film de Fede Álvarez n'a pas su convaincre le public (j'ai même l'impression d'une sortie passée quasi inaperçue), enterrant peut-être même la franchise. Un constat bien amer.
Fincher en avait fait un "feel bad movie", ici Álvarez (ou le studio, au choix) réoriente la saga Millénium vers le film d'action et d'espionnage (il est question de sauver le monde), et fait de Lisbeth Salander moins une enquêteuse hors pair à la personnalité complexe qu'une héroïne omnisciente, vengeresse et inarrêtable.
Malgré tout, Millénium : ce qui ne me tue pas se regarde sans déplaisir. La superbe photographie tente de faire le lien avec le film précédent, le rythme s'avère assez soutenu et les scènes d'action bien troussées. Dommage simplement qu'on se retrouve dans un divertissement un peu lambda, souvent efficace, mais lambda.