Après un "petit" détours du côté des productions Marvel, le temps d'une trilogie Spiderman remarquée, Sam Raimi revenait au genre qui l'a fait connaître, l'horreur, avec le bien nommé Jusqu'en enfer. Ici il y question de sortilège lancé par une vieille gitane sur une jeune banquière aux ambitions trop écrasantes, d'après une histoire vraie.
Si je m'attendais à un traitement plus sérieux, ou en tout cas plus premier degré, comme le laissait penser l'introduction, l'humour ne tarde pas à pointer le bout de son nez sitôt le sort jeté. Un mélange horreur et comédie particulièrement réjouissant, notamment lors des confrontations entre la coriace Mme Ganush (voir la scène du sous-sol) et la non moins déterminée Christine (voir la scène du cimetière). Un cocktail efficace qui rappellera forcément les Evil Dead, Jusqu'en enfer donnant parfois l'impression d'en être un film dérivé. D'autant que les références à cette autre trilogie ne manquent pas (à commencer par la voiture de la gitane).
Dommage que Jusqu'en enfer ne sorte pas plus du lot. Au-delà des références, il lui manque un petit quelque chose pour vraiment dépasser son statut de simple divertissement. Si les séquences mettant en scène le fameux Lamia, l'esprit maléfique en forme de bouc, sont parmi les plus effrayantes (notamment par grâce aux jeux d'ombres et aux bruits de sabots), on peut regretter que ce mythe ne soit pas plus exploité. Et si le sous-texte politique ne manque pas de sel, on ne peut pas dire qu'il brille par sa profondeur.