Sam Raimi adore jouer les sales gosses, et ce n'est pas un passage par le cinéma hollywoodien à filmer une araignée qui a atténué cela ; au contraire, on dirait qu'il s'est retenu pendant ces années de blockbusters commerciaux, et qu'il a décidé de tout lâcher d'un coup... Et ça fait très mal... Car il est tout de suite revenu à ses amours de sale gosse qui s'assume pleinement d'Evil Dead, avec des tonnes de "Dead" et une avalanche d'"Evil", plus effronté et plus méchant que jamais... Attention avertissement, avec ce film c'est la garantie absolue de ne pas du tout se faire caresser dans le sens du poil...
D'abord, il y a du gore, mais vraiment du gore bien gore, bien dégueu de chez dégueu qui a dû pas mal faire morfler l'actrice principale. Et puis, il y a des effets spéciaux totalement délirants (Bééééééé... !!!). Et le tout pour servir une histoire délirante avec des rebondissements délirants... Et puis, il y a cet aspect dérangeant franchement traumatisant...
Mais cet aspect dérangeant ne vient pas du tout du gore, des effets spéciaux, même pas de l'histoire en elle-même, mais de la protagoniste et du cadre dans lequel elle évolue, ou du moins a évolué jusqu'à ce que la vieille s'en mêle. Le film d'horreur par excellence d'habitude, c'est une bande d'ados ou de jeunes adultes bien décérébrés qu'on a un plaisir sadisquo-jouissif à voir se faire massacrer le plus cruellement possible les uns après les autres. Là, pas du tout... là, la protagoniste vit dans un milieu professionnel et dans un milieu personnel qui nous parlent à tous, fréquente des personnages qu'on a l'habitude de fréquenter pour une raison ou pour une autre ; et puis agit pour des motivations, bonnes ou mauvaises, qu'on comprend pleinement... Autant dire que l'empathie est à son maximum, et qu'il n'y a rien de pire que de voir un personnage auquel on s'identifie profondément se faire malmener comme c'est pas permis...
Le fait que le réalisateur ait choisi pour le rôle principal, la sublime Alison Lohman, excellente au passage, actrice au physique qui dégage de la douceur, ce qui est un contraste fort face à l'horreur et la violence qu'elle affronte, rend le film encore plus traumatisant...
Et puis, cette fin... Merde c'est pas Staline ou Hitler, elle a juste refusé un put... de troisième délai à une put... de vieille bique... AAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH...
Non, franchement, ça fait des années que je n'avais pas vu un film du genre qui m'ait autant "remué"...