On ironise souvent beaucoup sur le fait que Mamoru Hosoda est le "nouveau Miyazaki", titre qu'il refuse mais que la presse occidentale lui fournit bien volontier et qu'on lui dispute avec Hiromasa Yonebayashi ou Makoto Sinkaï . Toutefois, c'est mon troisième film que je regarde de l'auteur et c'est franchement celui que je trouve le plus ghiblesque : le scénario, la structure du film, le chara-design rappelle fortement certains films "tranche de vie" du studio comme Totoro, Souvenir Goutte à goutte ou Ponyo.


En anglais, le titre s'appelle "Miraï of the future" et en japonais "Mirai no Mirai" et c'est un petit peu plus clair sur les intentions du film. Ici, Kun, un petit gamin d'environ 5 ans voit sa routine bouleversée par l'arrivée de sa petite soeur Miraï (littéralement en anglais : "futur".) Il découvre qu'un bébé c'est pas comme une personne normale, et que l'attention que ses parents lui consacrait est déplacée sur quelqu'un d'autres. Toutefois, l'arbre se trouvant au centre de sa maison (papa est architecte) s'active, faisant apparaitre Miraï lorsqu'elle aura 16 ans ou une créature nommé "le prince de la maison" et peut envoyer Kun dans le passé ou l'avenir.


Le film suit une structure très simple : Il arrive quelque chose de contraignant à Kun où il fait une bêtise, l'arbre magique s'active amenant une situation fantastique, toujours lié à la famille de Kun, il y a une péripétie dans laquelle Kun apprends (ou pas) une leçon et retour à la vie normale. Magie ou pure imagination du gamin ? Le film s'en contre-fiche, il est là pour parler de l'enfance.


Le film possède deux points gros points forts : Le premier c'est son animation. Non seulement c'est beau graphiquement avec des plans vues du ciel de toute beauté et de temps à autre des paysages qui coupent le squeele et quelques délires visuels sur la fin du film, mais les expressions des personnages, leur façon de marcher est hyper détaillée : on sent qu'ils ont regardés comment s'exprimaient les jeunes enfants et ça fait super plaisir.


Le second point, c'est qu'on a enfin des enfants qui se comportent comme des enfants dans l'animation japonaise. J'avais tendance à dire sur certaines oeuvres que "si on rajoute 5 ans de plus à l'age des enfants ça devient plus logique" Mais là, on a un petit garçon de 5 ans qui parle comme un enfant de 5 ans, réfléchi comme un enfant de 5 ans et c'est à mettre en parallèle avec deux parents aimant qui tentent de bien faire dans une situation peu facile.


Ce qui fait que je me suis grave identifié à Kun : ce gamin de 5 ans, il ressemble grave à moi lorsque j'étais gamin, y compris dans son côté "petit con." Alors côté "jalousie" peut-être en moins (j'étais déjà le second) mais j'avais 6 ans lors de la naissance de ma soeur et j'ai fait le même type de réflexions que lui. Oui, j'étais ce gamin colérique qui partait se réfugier dans son imaginaire dès qu'on le contrariait. Et moi aussi j'ai tenté par deux fois de fuguer hors de la maison pour des broutilles y compris une fois où j'avais fait un baluchon et tout et tout.


Du coup, le film m'a vraiment parlé et je comprends que des gens puissent le trouver plus "anecdotique." Après, pour le coup, c'est celui où Hosoda se fait plus plaisir sur la partie "tranche de vie" (la plupart des personnages étant tiré de sa propre famille) que sur le côté fantastique, mais je ne trouve rien de honteux à cela. Je le classerais sans honte entre un Ame et Yuki (qui restera quand même LE chef d'oeuvre d'Osoda) et un Enfant et la Bête.


Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Ha ouais, carrément. Y a peut-être la fin qui peut un peu faire peur, mais dans l'ensemble ça reste super mignon.


Possibilité de remake/suite : Aucune


Le détail qui m'agace : C'est quoi cette affiche française ? Y avait pas mieux ?


Suis-je le seul ? A trouver que le chien lorsqu'il est sous forme humanisé, ressemble vachement au père dans les enfants loup. Ce qui est un peu logique quand on y pense.

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le 3 déc. 2020

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