Réalisé par Ernest B. Schoedsack réalisateur du King Kong de 1933, Mighty Joe Young met à nouveau en scène un gorille. Dans l’équipe technique se trouvent O’Brien qui avait travaillé sur King Kong, et Ray Harryhausen qui trouvait là sa première grande réalisation comme concepteur d'effets spéciaux en tant qu’assistant d’O’Brien.
Il réalisait à travers ce film son rêve d’enfant, lorsque regardant King Kong à sa sortie en salle il décida de réaliser le même genre de film.
Joe, le gorille, exprime tout une palette d’émotion : colère, air penaud quand Jill le reprend, étonnement, hésitation, tristesse, fureur. Sa démarche est celle d’un vrai gorille. Il y a sur ce plan un progrès net par rapport au Kong de 1933. Le studio avait envoyé un cameraman au zoo de Chicago pour filmer un gorille, l’équipe a donc pu observer et reproduire les mouvements avec précision.
Ce sont encore les débuts de la stop-motion que Ray Harryhausen va peu à peu améliorer. Les raccords entre les images sont visibles, certaines parties floutées. Mais c’est déjà une sacrée réussite pour l’époque et le film vaudra d’ailleurs l’oscar des meilleurs effets visuels à Willis O’Brien.
La scène dans laquelle Joe soulève Jill qui joue du piano est magnifique, la scène qui met en lutte Joe avec une dizaine de gorilles humains est humoristique, celle où il se met en colère et brise la cage des lions est spectaculaire, en particulier l’ombre portée de Joe sur le mur qui suit exactement le mouvement.
L’intrigue repose sur même schéma que King Kong sauf qu’au lieu de mettre en scène une relation amoureuse entre un gorille et une jeune femme, cette fois-ci c’est une relation d’amitié entre un gorille et une jeune fille qui se connaissent depuis qu’ils sont petits.
Le film comporte de nombreuses faiblesses scénaristiques. En particulier Jill accepte un peu trop facilement de faire de Joe une bête de foire car c’est bien de cela dont il s’agit et même si on comprend qu’elle ait envie de voir « le monde » et de quitter son coin d’Afrique, elle était en âge de comprendre ce qui lui était demandé et ce que cela impliquait pour Joe.
Mais l’histoire n’est qu’un prétexte à mettre en scène les effets spéciaux. L’histoire elle-même reste secondaire. Les acteurs de leurs côtés ne sont pas transcendants, cependant ce ne sont pas eux les vedettes, mais bien la figurine animée par Harryhausen !