- Michael Jackson est au sommet. Son dernier album, Bad, est sacré album de l'année et il entre dans l'histoire de la musique en devenant le premier artiste à avoir cinq singles d'un même album classés n°1 aux charts américains. Bref, le chanteur est une star, une vraie. Véritable acteur ayant révolutionné l'industrie du clip vidéo avec le cultissime "Thriller", premier véritable clip narratif de l'Histoire, Michael avait également participé à l'aventure Captain EO pour l'attraction Disney éponyme réalisée par Francis Ford Coppola. Il récidive donc l'expérience cinématographique et s'offre un vrai long-métrage...
En soi, Moonwalker est un gros délire égocentrique pondu par un mégalomane. Mais c'est aussi pour ça qu'on l'aimait Michael Jackson, parce qu'il était doué en tout mais aussi parce que c'était une image, une figure, un symbole. Ce film est une partie de lui, un reflet cinématographique inégal et parfois maladroit mais incroyablement touchant et surtout fortement déjanté. Dans l'ensemble, le film est une compilation de clips sans réel fil conducteur additionné à une histoire maigrelette où notre héros va combattre un machiavélique bad guy (Joe Pesci, au summum du cabotinage) aux côtés d'enfants malicieux.
Mettant constamment la star en avant, Moonwalker pourra déplaire aux détracteurs de l'artiste mais aussi à ceux qui ne rentreraient pas dans ce patchwork musical et coloré. Pourtant, on ne peut que rester ébahi par l'inventivité de plusieurs segments, comme la mémorable échappée en stop-motion sur "Speed Demon", le fabuleux clip "Smooth Criminal" et son ambiance de film de gangsters des années 30 ou encore le final science-fictionnel époustouflant où Michael se transforme en un robot/vaisseau spatial gigantesque.
Visuellement, le film est une claque dont on ne ressort pas indemne, même si les effets spéciaux ont certes aujourd'hui vieillis. Maladroit dans sa structure souvent décousue (les quinze premières minutes retraçant les débuts du chanteur et même un live de "Man in the Mirror" sont autrement dispensables), semblant parfois bâclé dans son scénario mais empreint d'un sincère sens de l'entertainment, Moonwalker est une œuvre singulière, unique et inédite que l'on revoit aujourd'hui avec autant de paillettes qu'autrefois.