Doux été.
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Récemment sorti et fortement adulé par une critique amateur facilement influençable émotionnellement, Call me by your name reprend étrangement de nombreux thèmes de ce My summer of love. Néanmoins, si ce premier se caractérisait par une superficialité faussement intello et un scénario assez simplet, le film de Pawlikowski, lui, jouit d'une écriture travaillée, équilibrée, cohérente autant que d'une image souvent très soignée, séduisante, surprenante parfois.
Toutefois, les premières scènes laissaient envisager tout autre chose. En effet, le temps de poser les personnages de Phil (le frère) et de Mona (la sœur), le cinéaste nous fait craindre le pire avec la tentation d'un drame social britannique à la Ken Loach, mais en version stéréotypée frôlant la caricature auquel le manichéisme des aspirations de chacun et repoussantes et vaines prises de vue à la Dogme contribuent fortement. Or, l'arrivée de Tamsin va tout renverser (comme l'annonce son apparition où elle apparaît à l'envers) et l'on pénétrera alors tantôt dans la bulle enchantée d'une adolescence candide et bourgeoise, tantôt dans les travers espiègles de gamines faisant leurs 400 coups.
Car c'est bien la présence de Tamsin qui vient tout chambouler et ouvrir de nouveaux horizons narratifs. Manipulatrice, séductrice, maléfique, sensuelle et plutôt cultivée, elle conduit à sa guise le récit, les mouvements et les sentiments de son amie estivale Mona, sorte d'âme sœur, avec une jouissance créatrice et égoïste. Et ce, en accord avec le cinéaste qui nous mène vers des espaces insoupçonnés, entre maison isolée spatialement et temporellement, paradis retrouvé et colline dont l'herbe haute invite à plonger, avançant main dans la main avec Tamsin, les deux s'amusant au fond d'eux-mêmes en feignant l'innocence. Et nous, public, à l'instar de Mona, nous nous laissons délicieusement prendre au piège, les yeux fermés, goûtant ces transports comme à un fruit qu'il aurait été bon de croquer.
Créée
le 12 mai 2018
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