Vee,étudiante sérieuse et timorée,est poussée par sa meilleure amie Sydney à participer à Nerve,un jeu en ligne où il s'agit de relever des défis pour gagner de l'argent.Mais les missions à accomplir sont de plus en plus dangereuses et stupides à mesure que les sommes engrangées grimpent et Vee se trouve happée dans une spirale périlleuse en compagnie d'un autre joueur,Ian,qui ne lui est pas indifférent.Cette série B produite par Lionsgate n'avait a priori rien d'alléchant,d'autant qu'elle est réalisée par Henry Joost et Ariel Schulman,connus surtout pour avoir dirigé les épisodes 3 et 4 de "Paranormal activity".Mais le scénario de Jessica Sharzer,tiré d'un roman de Jeanne Ryan intitulé "Addict",se révèle assez séduisant dans sa violente critique d'une société,et plus particulièrement d'une jeunesse,assujettie à toutes les dérives de la technologie parée d'atours ludiques.Les écrans,les phones,les notoriétés éphémères envahissent les espaces mentaux,abrutissent les esprits et régissent les comportements d'ados ou post-ados déjà pas très éveillés à la base et complètement acculturés.Ce terreau vulnérable favorise l'émergence d'attitudes moutonnières susceptibles de suivre les influences les plus toxiques.La progressivité de ce formatage idéologique est bien décrit avec les modalités de ce jeu qui commence par des défis plutôt innocents avant d'évoluer vers des actes de plus en plus absurdes et répréhensibles acceptés sous la pression de l'appât du gain et de l'ivresse de la popularité,le film ayant la clairvoyance de dénoncer le rôle primordial des voyeurs,ceux qui paient pour se délecter du spectacle et qui encouragent les joueurs à aller toujours plus loin tout en restant en sécurité derrière leurs écrans.Joost et Schulman savent imprimer du rythme à l'action et de la vivacité à leurs enchaînements tout en maîtrisant la narration,gommant ainsi partiellement l'aspect fauché qui impacte notamment des effets spéciaux misérables.Ca ne tient pas la route en permanence,c'est parfois n'importe quoi,certains éléments du récit sont confus ou invraisemblables mais c'est dans l'ensemble distrayant et ça distille un discours pertinent sur le fond.On trouve en tête de casting deux semi-vedettes,Emma Roberts et Dave Franco,qui ont du charme, de la présence et sont crédibles dans leurs emplois d'oie blanche se dévergondant et de manipulateur obtenant la rédemption par l'amour.Juliette Lewis apparait peu et incarne la mère de l'héroïne tandis qu'Emily Meade,bombasse extravertie,et le rappeur Colson Baker,rôdeur inquiétant,ne manquent pas de talent.