21 mars 1992.
Ford lance la nouvelle E53, soit le "full-size sedan" (correspondant aux segments des routières en France comme les Citroen XM ou autre BMW Série 7), remplaçant la vieillissante LTD.
Conservant le fameux chassis "Panther Platform", crée en 1979 et qui perdurera jusqu'en 2012) de la LTD, ce nouveau modèle adopte le design "Aero" plus moderne et aérodynamique, améliorant ainsi le Cx (coefficient de pénétration dans l'air) de 0.42 à 0.34.
Motorisée par le nouveau 4.6 L SOHC V8, cette berline fait montre d'un caractère assez mordant.
26 décembre 1997.
Le modèle EN114 (seconde génération de la remplaçante de la LTD) est commercialisé.
En même temps sort le modèle Police Interceptor, basé sur la berline mais avec un équipement spécifique aux forces de l'ordre.
Le nom de ce véhicule ?
Ford Crown Victoria (Crown Vic pour les intimes)...
...qui donne donc le titre à ce film !
Le récit se concentre donc sur la première nuit du "rookie" Nick Holland avec le vétéran Ray Mandel, dans le West Side new-yorkais.
Rien d'extraordinaire ne s'y produit, si ce n'est les choses habituelles:
-désordre sur la voie publique,
-personne dérangée mentalement,
-incendie,
-bavure,
-expédition punitive...
Tout au plus pourrions-nous déclarer une activité au long cours avec
ces braqueurs très occupés cette nuit-là.
On s'intéresse donc à la relation qui se développe entre le "maitre" et son "élève", enfermés pendant quelques heures dans la fameuse Crown Vic du titre, où Nick va apprendre les rudesses du métier (avec tous ses micros-événements qui se produisent) cette fameuse nuit, comme l'art de composer face à des personnes éventuellement dangereuses (
une femme, un braqueur, un flic
...).
Filmé de manière intimiste et anti-spectaculaire, Crown Vic est une étude de mœurs moderne où le policier n'est nullement représenté comme un héros, mais plutôt comme un "mal" nécessaire dans cette société où le pire côtoie le meilleur.
Thomas Jane est vraiment excellent dans son rôle de flic old school mais finalement très nuancé, Josh Hopkins est totalement borderline à souhait dans les jeans de VanZandt, tandis que David Krumholtz est redoutable de sournoiserie (vous vous rappelez, cet éternel enfoiré que vous avez tous connu à un moment de votre vie, celui-là même qui attise les brutes épaisses en tant qu'âme damnée "vas-y mec, détruis-le, ouais ! Oh, montre-leur qui tu es...") en composant le vicieux Stroke..
Bref, j'ai beaucoup apprécié ce petit film (3 M$ de budget) sans prétention mais très efficace dans sa manière de dépeindre le banal quotidien d'un binôme de patrouilleurs nocturnes.