Les années 80 furent un coup sévèrement dur pour les studios Disney avec l'arrivée de nouveaux dessins animés contrebalançant de plus en plus l'empire Disney, lui-même sujet à de nombreux conflits en son sein-même dont les départs progressifs des grands animateurs originels. C'est un peu la raison pour laquelle cette décennie fut la moins prolifique (Taram et le Chaudron magique fut un échec commercial des plus retentissants), l'une des plus pauvres, avec seulement cinq films sortis, et surtout l'une des moins réussies, en témoigne ce Oliver & Compagnie, transposition du célèbre roman "Oliver Twist" de Dickens avec chiens et chats de rue.
Le long-métrage ne convainc donc qu'à moitié. Peut-être est-ce son histoire peu attrayante, ses personnages pas assez travaillés ou encore ses chansons immémorables ? Peut-être est-ce aussi à cause de son univers urbain très inhabituel ou son manque de personnalité, le film s'apparentant plus à un dessin animé quelconque qu'à un véritable Disney ?
Dans tous les cas, Oliver & Compagnie n'est, et de loin, pas le meilleur film de la franchise. Vaguement tiré du roman de Charles Dickens, dont il ne conserve que quelques éléments, la première réalisation de George Scribner souffre avant tout d'une animation et de graphismes inégaux, nuisant immédiatement à sa réussite. Les protagonistes n'ont rien de très attachants si ce n'est Oliver lui-même, Roublard le vagabond à la langue pendue et surtout Tito le chihuahua mexicain, véritable atout humoristique du film.
L'histoire s'avère très vite basique, sorte de Bernard et Bianca mêlé à La Belle et le Clochard reprenant également quelques thèmes à de précédents Disney ici et là. Impersonnel, le film ne possède ni la féérie et le rocambolesque d'antan, souffrant de légères baisses de rythme que les quelques chansons jazzy ne sauveront hélas pas. En étant tout au plus regardable et sympathique, Oliver et Compagnie s'avère ainsi être l'un des moins bons Disney, qui continue par conséquent sa chute jusqu'au prochain réel chef-d'œuvre l'année suivante : La Petite Sirène.