Le crépuscule des anges

Merci Quentin !! Enfin un vrai film de cinéma !!
Que c'est bon de retrouver du technicolor, des plans en scope, une mise en scène léchée, de vrais acteurs et la singularité d'un vrai auteur !
Alors bien sur , Once upon a time in Hollywood n'est pas le meilleur Tarantino, mais c'est aussi loin d’être le moins bon non plus !
D'emblée , soyons clair il s'agit d'un film d'un niveau que peu de cinéastes sont à même de fréquenter.
Pour le décrire, on dira que ce Once Upon a time in Hollywood est une formidable carte postale fantasmée, et ultra référencée d'une époque et d'un cinéma qui n'existent malheureusement plus .

Bien sur, le rythme lancinant du film, qui rappelle inévitablement celui du Chinatown de Polanski, va perdre en route toute une partie cette génération qui ne jure que par les rebondissements multiples des séries de netflix, et le plans clipesque des marvels .
Evidemment, sans un vernis de culture cinématographique et un zest de pop culture , on passera à coté de la plupart des clins d’œil omniprésents sur tous les plans, et surtout à coté de la petite histoire dans la grande...
Mais cela n'a aucune importance puisque ce nouveau Tarantino plaira fatalement aux spectateurs qui méritent de l'apprécier!

Les autres en seront pour leurs frais .
On les entend déjà nous expliquer que le film est vide, creux et lent.
Les pauvres...n'ont probablement jamais vu ni apprécier Blow Up, le Guepard ou Barry Lyndon !
En effet , comme ces illustres références , cette livraison de Tarantino nous rappelle que le grand cinéma se doit d'avoir du style, de l’esthétisme et le tempo qui lui est nécessaire .
La beauté et l’intérêt d'un film ne se limite heureusement pas à un putain de plan serré , filmé en vidéo HD comme ceux de la saison 4 de casa del papel !
Ce Once upon a time nous le rappelle furieusement !

Au delà de cette ballade lancinante et magique qui nous promène à travers le Los angeles de 1969, ce once upon time renferme une multitude de trésors .
L’interprétation de Leonardo Di Caprio en acteur has been, et celle de Brad Pitt dans le rôle de son complice et homme à tout faire sont juste phénoménales .
Brad Pitt irradie l'écran de sa beauté et de sa coolitude magnétique, tout comme Margot Robbie qui campe une Sharon Tate luminescente.

Pendant cette longue promenade ensoleillée, Tarantino prend aussi un malin prévenir à ne jamais prendre le chemin que l'on aurait imaginé .
Il s'attarde sur une multitudes de détails ( fringues , show télé, la beauté des vieilles voitures chromées, soirées au siège de playboy , stars, musique ...).
Les personnages se croisent sans vraiment se rencontrer et suivent leur destinée.
Et finalement le personnages principaux du film ne sont rien d'autres que la ville , l'époque et l'atmosphère qui les entoure.

Par certains cotés le film est aussi un bras d'honneur à notre époque .
Il célèbre une légèreté, une liberté perdue , et pourrait même être qualifié de réactionnaire par les censeurs des réseaux sociaux.
Il nous rappelle qu'on pouvait être cool en fumant une clope, que le politiquement correct n'avait pas encore envahi et aseptisé les discussions, que les femmes désirables crevaient l'écran sans que personne ne s'en offusquent, qu'on pouvait enchaîner les margharita glacées devant la police, et qu'une bombe sexuelle peut aussi ronfler comme une personne normale...

Tarantino, avec ce film, a su saisir l'atmosphère du crépuscule d'une époque légendaire dans un décor de rêve, avant que celle ne ci soit rattrapée par la violence (altamont, la ma,son family) et le modernisme.

Il faut donc aller voir ce nouveau Tarantino !
Et rappelez vous , si vous ne l'appréciez pas , c'est que vous ne le méritez pas!
Pour les autres, ce sera fatalement un beau moment de cinéma qui rappellera l’intérêt primordial de la singularité et de la nécessite d'un cinéma d'auteur qui ne vous offre pas forcément ce que vous étiez venu chercher, mais qui vous emmène finalement beaucoup plus loin ...