Le syndrôme du sympa. Mais juste sympa.

Oui c'est sympa. Baer est sympa. Les comédiens en majorité sont sympa.
Mais il faut un peu plus que du sympa et à part quelques gags bien vus (ah le japonais dans sa chambre d'hôtel...), le film n'a rien à proposer d'autre que son programme de traverser jusqu'au bout de la nuit le paysage parisien sans arriver à décoller subjectivement.

Parce que l'errance qui s'annonçait Fellinienne (sinon à quoi bon ses gueules et un Galabru savoureux dans son ultime rôle sans oublier un singe) fini par retomber dans certains travers du cinéma français.

On s'aperçoit que le personnage principal joué par Baer himself, arrogant mais un peu sympa quoiqu'un peu con et légérement égotiste (égoïste ?) qui se laissait vivre via les seconds rôles nettement plus attachants (bien que pourtant peu développés. Dommage pour Audrey Tautou, formidable une fois de plus) vire au milieu du film gros beauf. Là où on pouvait le croire mythomane sur les bords avec une vie qu'il s'inventait, on s'aperçoit qu'il est finalement comme plein d'autres personnages de films français, avec des problèmes de famille qu'il ne peut gérer, grand enfant qu'il est. D'un personnage qui pouvait charmer en "s'inventant d'autres vies que la sienne" (la phrase n'est pas de moi mais je l'aime beaucoup) malgré son égo, on retombe en fait sur du banal qui du coup enlève le peu de mystère qu'il y avait.

En somme le film passe du soufflé à la crêpe en plein milieu. Dommage. Bref c'est sympa. Mais juste sympa et c'est malheureusement bien le problème puisque deux jours après on a quasiment tout oublié.