La peur au bout du fil

Leona Stevenson (Barbara Stanwyck), une femme infirme, est clouée au lit, seule chez elle. En voulant téléphoner à son mari, censé être rentré du travail, elle est branchée sur la mauvaise conversation téléphonique. Elle entend alors deux hommes planifier un crime qui doit se passer le soir même…

Si on enlève une belle photographie de Sol Polito (le directeur de la photographie fétiche de Michael Curtiz), on n’a pas grand-chose qui permet de faire de Raccrochez, c’est une erreur un grand film. Les acteurs font leur boulot, mais peinent à donner de l’épaisseur à des personnages qui semblent se préoccuper de leur ego avant toute chose, et surtout avant le spectateur. Ça, c'est mal...
Comme on a du mal à s’attacher aux protagonistes, on est alors plus attentif au scénario, et on se rend compte qu’il n’a pas grand-chose à offrir, hormis une structure en flashbacks (qui va même jusqu'à proposer des flashbacks emboîtés) pour le moins artificielle. Malgré la coïncidence aussi grosse qu’invraisemblable qui constitue le point de départ du film, on pourra le trouver honnête, certes, mais guère original. Puis après avoir frôlé l'ennui plusieurs fois (sans jamais y basculer, Dieu merci), arrive cette fin hitchcockienne, qui parviendrait presque à détrôner le maître en termes de suspense... Angoissante et audacieuse, elle relève parfaitement le niveau d’un film paresseux qui, disons-le, n’a pas grand-chose d’autre à proposer que ces 10 dernières minutes. Mais quelles minutes !