"In My Eyes"

On se souvient tous du magnifique clip "In My Eyes" de l'artiste electro-house Sinema qui, en 2002, nous avait explosé l'écran avec des graphismes inédits surréalistes en noir et blanc. Quatre ans plus tard, c'est au tour de la boîte Attitude Studio de reproposer cette prouesse graphique ahurissante tout en motion-capture. Visuellement époustouflant, en particulier au niveau des décors, des mouvements réalistes et des nuances d'ombres et de lumières saisissants, Renaissance est avant donc tout une prouesse graphique française pour ne pas dire européenne, fruit de six années de travail intensives.

Vient ensuite un scénario aussi simple dans sa forme (une enquête policière faite de trahisons et de retournements de situations) que complexe dans son fond, avec ce décor semi-futuriste d'un Paris avancé et une nouvelle technologie originale et attrayante. Avec ce qu'il faut de mystère, d'action et de rebondissements, l'histoire arrive donc à captiver son spectateur pour ne plus ne lâcher. Les scènes d'action sont maitrisées à l'extrême, proposant un spectacle qui n'a rien à envier au tout-Hollywood, en particulier cette course-poursuite dantesque sur le Pont des Arts ou encore ce magnifique gun-fight dans une forêt artificielle perchée en haut des buildings.

On regrettera cependant quelques ficelles éculées, quelques moments prévisibles et une fin un peu convenue, nous coupant court au rythme palpitant de l'intrigue. En revanche, l'interprétation (si on peut dire ainsi), accompagnée de doublages exemplaires et d'une musique angoissante, ajoutent un 'plus' au réalisme d'un long-métrage unique en son genre. Bref, Renaissance est un polar noir teinté de science-fiction rappelant les classiques comme Blade Runner mais est surtout une réussite qui, malgré son échec commercial désolant (presque 2 millions de dollars de recettes pour un budget de 14 millions), reste ancrée dans le domaine de l'animation la plus exemplaire.