Robin se foire
Robin des bois : la véritable histoire poursuit la collaboration et l’amitié entre Max Boublil et Anthony Marciano, après un certain nombre de sketchs de l’humoriste, après le succès des Gamins...
le 28 sept. 2021
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Présenté dans les médias comme une grande comédie avec l'hilarant Max Boublil, cette énIème parodie de Robin des bois est un échec total et la preuve qu'un certain type de comique spoof movie à la française est désuet voire même complètement mort.
1) Lieux beaucoup trop communs
Ce qui devrait faire le comique dans ce film, c'est avant tout - comme le précise le titre avec le groupe nominal "la véritable histoire" - une inversion des valeurs et une raillerie des adaptations réalistes d'un mythe cinématographique.
En fait d'inversion des rôles, Tuck tient un bar à putes, Robin ne volent que les pauvres et les faibles et Petit-Jean, le repoussoir usuel de Robin, devient le véritable héros. Les héros chevaleresques deviennent des félons fantoches. C'est drôle; pour qui découvre le lieu commun du monde à l'envers qui existe depuis l'antiquité en littérature. C'est donc trop vu et en l'occurence peu renouvelé. Lâcheté du scénario oblige.
On se moque aussi des grands films comme Le Prince des voleurs ou la version extrêmement historico-réaliste de Scott. C'est une bonne idée. Quand on s'applique à le faire bien. Ici, la parodie viendrait même plutôt redorer le blason de ces adaptations qui brisent les codes romanesques pour défendre un plus grand réalisme.
Tout cela fait tel qu'on se croirait dans une salle de musée du burlesque, perdu dans une foule excédentaire de visiteurs, tous perdus.
2) Le spoof movie à la française dépassé
Se réclamant sans doute de l'excellent Sacré Robin des bois de Mel Brooks (qui est d'ailleurs loin d'être son meilleur film), ce Robin des bois fait plutôt penser à la troupe de comique quasi-troupiers des Robins des bois qui sont déjà tombé très bas avec RRRRrrr.
Cet humour de clin d'oeil à l'actualité, du langage moderne anachronique, des protagonistes infantiles et débiles, de l'allusion aux autres films et arts a fait son temps avec ses apogées: Astérix et Obélix: mission Cléopâtre ou La Cité de la peur. Survivotant avec Kaamelott, cela fait longtemps qu'il s'est mis à faire rire par convention.
Pour exorciser cette mort du spoof movie à la française, sorte de burlesque cinématographique, on prend ceux qui ont triomphé dans le genre, espérant vainement qu'ils sauront sauver le film: Patrick Timsit (Casimodo del Paris) et Gérard Darmon (présents dans les deux grands chef-d'oeuvres déjà cités) s'ennuient et ennuient à leur tour. Et ce, malgré toute la bonne volonté déchirante de Darmon, qui se voit à l'écran et qui nous fait mal pour lui, notre sauveur, qui cherche quand même à faire éclater un rire. Physiquement proche de Raoul Sylva, le méchant de Skyfall duquel il a pu être déjà rapproché, il s'ingénie par exemple à parodier le héros de Taken recherchant la voix entendue lui disant "bonne chance". Intéressant mais bien insuffisant.
Certains diront que Chabat a fait mieux par le passé et qu'il ne faut pas juger du spoof movie français actuel à partir de Robin des bois, la véritable histoire. Je les renvoie au générique de fin et au "Merci spécial à Alain Chabat" qui en dit long. Chabat était là et, après avoir fait le four RRRRrrr confirme la mort d'un genre dont il fut l'un des créateurs.
3) Un Robin acheté, un deuxième offert!
Le film parie sur le talent de Max Boublil, connu pour ses chansons casse-stéréotypes comme J'aime les moches, ses schetchs de pub dans le même esprit et Les Gamins, son premier grand succès d'acteur et scénariste au cinéma.Talent indéniable mais surtout introuvable dans ce film. L'humoriste ne fait que recycler son style anti-stéréotype tout en en accumulant tout au fil du film. Certaines blagues trop répétitives finissent par lasser des spectateurs qui se surprennent à partager le désir ardent de Petit-Jean et Marianne: coller des baffes à Max Boublil! Entre le "c'est parce que je suis juif? C'est parce que je suis homo?" de Tuck et l'écoeurement de Robin face à l'haleine que lui rejette Petit-Jean à la figure, la facilité scénaristique est plus que tangible ou palpable: elle noie le spectateur dépité.
Mais, n'ayez crainte, braves gens! Maxie a pensé à tout et vous offre l'intervention d'un vrai Robin des bois sérieux en fin de film: merci à
M Pokora pour sa visite éclair qui me permet de donner un point au film.
Robin des bois, la véritable histoire est donc un spoof movie éculé et grotesque qui n'a d'égal que sa lâcheté commerciale qui mise sur le déjà-vu et ayant fonctionné, redoutant d'apporter fraîcheur et nouveauté.
Le spoof movie français est mort.
Saura-t-on le ressusciter après cela?
Créée
le 29 sept. 2015
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le 28 sept. 2021
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Ce truc serait parfait pour une soirée entre potes bourrés à l'approche de l'été. Sauf que c'est un film. Aucune envie de mise en scène, blagues nulles, défilé de potes, jeux d'acteurs style...
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le 15 avr. 2015
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J'aurais pu me contenter de la bande-annonce pour critiquer ce film tant elle met en évidence les qualités (sic) du film et ses nombreux défauts... En un mot, le spectateur sait d'entrée de jeu à...
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le 19 avr. 2015
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Nous connaissons tous, même de loin, les Lautner, Audiard et leur valse de vedettes habituelles. Tout univers a sa bible, son opus ultime, inégalable. On a longtemps retenu le film fou furieux qui...
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le 22 août 2014
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Full Metal Jacket est le fils raté, à mon sens, du Dr Folamour. Si je reste très mitigé quant à ce film, c'est surtout parce qu'il est indéniablement trop long. Trop long car son début est excellent;...
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le 5 déc. 2015
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On rit avec Molière des radins, des curés, des cocus, des hypocondriaques, des pédants et l'on rit car le grand Jean-Baptiste Poquelin raille des caractères, des personnes en particulier dont on ne...
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le 30 juin 2015
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