C'est peu dire que Stallone y a mis du cœur. Cela se voit tout au long du film et son succès est entièrement mérité. Il est juste dommage que ses suites aient donné une image quelque peu différente du personnage (quoique moins que Rambo, davantage caricaturé) et encore, même si l'orientation est différente, l'attachement de notre Expandable pour son personnage est évident. Stallone est Rocky, ce qui aide à passer l'outre son jeu d'acteur maladroit dont on peut facilement se moquer dans ses autres longs-métrages.
Sincérité et simplicité, les maître-mots de ce long-métrage. Heureusement qu'il a été tourné pour des clopinettes car cela sert parfaitement l'ambiance du film et son propos. Les personnages sont tous attachants dans leur genre, Talia Shire est charmante de timidité, cela fait bizarre de se dire que Stallone ait su écrire une bonne romance. Burt Young arrive à être inquiétant parfois, quand on sait qu'il est facile de rendre un alcoolique simplement pathétique, là aussi, il faut saluer la performance. Burgess Meredith maîtrise son rôle d'entraîneur, la scène où il accepte de prendre Rocky sous son aile illustre à mon sens très bien le film, quoique je dirais qu'elle traîne un chouia en longueur. Quant à Carl Weathers, je pense que l'idée était d'en faire Mohammed Ali mais l'ayant vu en VF pour le coup, difficile de juger cet aspect là.
La musique se passe de commentaires, tout le monde pense à Rocky quand on l'entend (ou aux Grosses Têtes allez savoir...). Quant au match, il n'est pas le plus spectaculaire, pour ainsi dire ce n'est même pas le nœud du film si bien que l'on prête à peine attention au résultat. Rocky compris puisqu'il appelle sa compagne à s'en arracher les cordes vocales, un moment passé à la postérité avec de multiples parodies. Dans les films suivants (en tout cas le III et le IV), le match sera le moment fort du film vu le changement de ton.
Je ne mets que 8 car je n'ai pas été investi autant que j'aurais pu l'être mais c'est purement subjectif car la qualité intrinsèque du film est là et il a parfaitement vieilli. Respect Sylvester, je te pardonnerai presque Driven tiens.