Ce remake du film éponyme de Norman Jewison (le deuxième après Thomas Crown) était pour John McTiernan l'occasion de rehausser son CV, le metteur en scène américain étant littéralement détruit après l'odieux charcutage opéré sur Le 13ème Guerrier. Malheureusement, l'expérience se réitère ici honteusement, les producteurs coupant scènes sur scènes, rajoutant des plans aberrants nuisant à l'équilibre du métrage, proposant des stars issues des récents teen-movies et balance le tout dans un fouillis désastreux...
Car Rollerball s'avérait bigrement intéressant, exemple-type du remake bienvenu dépoussiéré pour les années 2000, avec ce qu'il faut d'action et d'effets spéciaux pour faire oublier la petite ringardise qui a enseveli le film original. Hélas, si l'intention est là, bien présente, aussi bien dans le scénario que dans la volonté de moderniser le look du film, le résultat est tout aussi ringard que son prédécesseur. Certes, les fameux matchs de rollerball restent sympathiquement bourrins mais également peu cohérents, n'empêchant aucunement le scénario, pourtant intéressant, d'être laborieux.
Le tout est donc assez indigeste, la faute à des costumes ridicules (certains semblant même échappés d'un mauvais sentaï), la musique du pourtant doué Éric Serra n'est jamais correctement placée sur les images et les nombreux incohérences au niveau du montage nous font enchaîner les facepalms à une vitesse ahurissantes. Entre faux-raccords par dizaines et ces plans fixes remplacés immédiatement par un autre (du jamais vu), on se demande ce qui a bien pu passer par la tête des producteurs sur la table de montage. Regardable mais aussitôt oublié, Rollerball est la nouvelle preuve que Hollywood ne veut plus de John McTiernan.