Le bashing du film se comprend mais je le trouve excessif, le fait qu’il s’agisse du remake d’un film culte des années 70 n’a pas dû plaider en sa faveur. On ne peut pas nier que le film soit devenu un peu kitsch aujourd’hui et que ce genre de production ait tendance à se nanardiser avec le temps. Pour ne pas arranger les choses le film souffre de problèmes techniques rédhibitoires à la limite de l’amateurisme (la course-poursuite filmée en vision nocturne est une faute de goût ahurissante), tout ça est d'autant plus surprenant venant d’un réalisateur de films d’action aussi chevronné que McTiernan. L’image caricaturale et condescendante que relaye le film à propos des pays de l’est n’est pas non plus des plus subtiles, Jean Reno cabotine à mort mais il est excellent en pétromilliardaire d’opérette.
Le film surfe sur les peurs fantasmées de l’époque engendrées par l’émergence de milliers de chaînes de télé câblées et la surenchère de programmes trash visant à racoler des spectateurs quels qu’en soient les moyens. La critique du phénomène est assez simpliste mais elle ne manque pas d’impact, sous la forme d’une dystopie médiatique le film parvient à obtenir un curieux mélange entre jeux du cirque et modernité. Les matchs de Rollerball sont mollassons mais on a quand même la sensation d’assister à un sport dangereux et violent, ce côté underground est bien rendu par l’ambiance interlope mise en place. La morale de fin aux accents très communistes est pour le moins étonnante, du Eisenstein à la sauce McTiernan ! A part ça le film n’a pas grand chose de révolutionnaire certes, il n’est pas pour autant le navet annoncé, simplement une série B assez insolite.