Quand notre Mabrouk El Mechri national, auteur de l'excellent JCVD, part pour Hollywood signer un film d'action, on ne peut être que ravi. Le voir diriger le prometteur Henry Cavill aux côtés de Bruce Willis et Sigourney Weaver l'est d'autant plus. Le réalisateur français, très habile avec une caméra et détenteur de bonnes idées visuelles, nous garantie donc un spectacle moderne haletant surfant entre la trilogie Jason Bourne et les récentes productions d'Europa Corp. Malheureusement, si le début du film est intrigant à défaut d'être original, la suite du long-métrage devient vite agaçante...
En effet, une fois l'intrigue posée (un jeune touriste américain fraichement débarqué en Espagne voit sa famille mystérieusement enlevée), on assiste à l'évincement d'un Bruce Willis faisant finalement figure d'apparition, laissant la jeunesse s'accaparer le rôle principal. Et si le futur Superman joue correctement son rôle de casse-cou perdu dans une ville inconnue, cette abracadabrantesque histoire d'enlèvements, de traitres et de multiples révélations tirées par les cheveux ne convainc jamais et enfonce le scénario dans l'indifférence la plus totale.
Là où un script plus sobre aurait gagné en efficacité, les scénaristes préfèrent jouer la carte du thriller à complots mais se vautrent dans un amas de n'importe quoi déstabilisant. Viennent renforcer ces défauts malvenus une Sigourney Weaver cachetonnant, un Rochdy Zem transparent et une Verónica Echegui peu convaincante aux côtés d'une bande d'acteurs espagnols pas vraiment mémorables (seul le charismatique Joseph Mawle s'en sort bien en homme de main discret mais redoutable). Heureusement, la mise en scène d'El Mechri, assez dynamique et plutôt bien foutue (avec quelques effets de style inutiles mais réussis), empêche le film de demeurer entièrement raté, du moins dans sa première heure. On espérait seulement un scénario moins stupide pour ce premier passage Outre-Atlantique...