Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette adaptation du roman éponyme de Don Winslow nous ramène un certain Oliver Stone, ce réalisateur déjanté qui s'était récemment un peu trop assagi. Car avec Savages, on oublie concrètement les fresques historico-politico-dramatiques et on plonge dans l'enfer du trafic de drogue nouvelle génération. Un sujet brûlant qu'Oliver Stone arrive sans peine à maîtriser... Mix explosif entre Traffic et True Romance, son dix-neuvième long-métrage s'intéresse à trois inséparables amis dans la fleur de l'âge.
Deux gars, une fille. Un ex-Marine traumatisé par l'Afghanistan, un génie en botanique, une fille à maman libérale. Trois têtes brûlées qui vont bâtir en un rien de temps un véritable empire pesant plusieurs millions de dollars. Protégés par le FBI, vivant dans un excès modéré et en ayant suffisamment dans la caboche pour faire des affaires fructueuses et sans risques, nos deux jeunes businessmen ne vont pas tarder à découvrir que certains associés ne sont que des sauvages, des êtres sans aucune pitié ni morale qui n'acceptent visiblement aucun refus.
"Il y a des propositions qu'on ne peut refuser" disait à peu près un célèbre gangster. Chon et Ben vont l'apprendre à leurs dépends lorsque leur petite amie est enlevée en échange d'un contrat de trois ans avec leur association. À partir de là, les deux amis vont retrousser leurs manches et tout faire pour sauver leur bien-aimée des griffes de cet imprenable cartel mexicain qui n'hésite pas à massacrer quiconque se met en travers de leur route.
Casting de choc comprenant les nouvelles têtes blondes d'Hollywood Taylor Kitsch, Aaron John et Blake Lively face aux habitués Benicio Del Toro (toujours aussi glaçant) et Salma Hayek, mise en scène fracassante bien que parfois un poil trop propre au service d'un scénario classique mais bien mené... Le film tape dans le mille grâce à un rythme soutenu et un enchaînement de séquences réussies qui nous plongent dans un thriller moderne incroyablement virulent. Ainsi, sans être le meilleur film de son réalisateur, Savages nous réconcilie sans problème avec Stone et ne peut nous faire qu'espérer le meilleur pour la suite.