Je vais vraiment finir par croire qu'Oliver Stone est bien mort. Pas que le cinéaste ai été parfait dans le passé, loin de là, mais des films comme "Platoon", "The Doors" ou "Salvador", malgré leur manque évident de subtilité, avaient au moins le mérite de ruer dans les brancards et d'ouvrir le débat. Après une poignée de films aussi inoffensifs qu'un Disney orienté 3-5 ans, Oliver Stone claironne haut et fort son retour aux affaires, à un cinéma plus incisif avec "Savages".
Un peu plus de deux heures plus tard, le constat fait un peu mal à la tirelire, tant "Savages" tombe à plat malgré un point de départ pourtant prometteur. Naïvement convaincu de choquer son audience avec un peu de sang et un début de triolisme (mais habillé, le sexe, faut pas abuser, hein !), Stone transforme son film en simple farce outrancière et ridicule, hystérique et pas crédible pour un sous, de simples cultivateurs de ganja parvenant à faire la nique à tout un cartel colombien.
Shooté sans véritable cohérence (tiens, un peu de filtre par-là, ça fera style), tournant rapidement en rond, "Savages" tien finalement plus de la comédie à la "Snatch" que de la charge féroce contre le capitalisme moderne que l'on était en droit d'attendre, s'achevant dans un final à rallonge complètement à l'ouest.
En ce qui concerne le casting, si les plus jeunes s'en tirent bien (exceptée Blake Lively qui se croit encore dans un épisode de "Gossip Girl"), les comédiens confirmés semblent faire un concours de cabotinage, affublés qu'ils sont de postiches ridicules (pauvre Del Toro), la palme allant à un Travolta totalement en roue libre.
Une nouvelle déception de la part d'Oliver Stone, cinéaste autrefois aussi controversé que passionnant, mais qui rejoint malheureusement la longue liste de "grands" auteurs n'ayant plus rien à dire.