La saga sanglante créée en 2004 par James Wan et Leigh Whannell n'a cessé, durant les années qui suivirent de s'agrandir, chaque année, aux environs d'Halloween, un nouvel opus sortait ses outils de torture pour en rajouter une couche. En 2007 sortait Saw IV, le dernier de la franchise réalisé par celui qui était aux commandes depuis le second, Darren Lynn Bousman.
Ce quatrième volet toujours aussi peu tendre avec le genre humain, est sans doute celui que je retiens le moins bien à chaque fois, pourtant les scènes marquantes ne manquent pas, et c'est d'ailleurs, après revisionnage, un de mes préférés de la saga.
Difficile de placer l'histoire en temps, ça serait spoiler sévère, spoiler un twist encore une fois fataliste. Cependant, il est toujours possible d'évoquer les nouveaux arrivants, en la présence de deux flics, qui se joignent au groupe déjà mis en place depuis le début de la saga. Il est remarquable de voir qu'à chaque fin d'opus, Saw pourrait clôturer à jamais son récit, tant les scénaristes sont malins et aiment s'amuser visiblement.
Ici on retrouve plus ou moins la même équipe que sur les précédents, notamment du côté du réal et du chef opérateur, un duo qui marche toujours aussi bien et qui n'hésite pas pour cette dernière collaboration à aller encore plus loin techniquement. Je pense par-là aux transitions extrêmement bien pensées, qui déjà depuis Saw II faisaient leur petit effet mais qui ici s'avèrent vraiment peaufinées. Les bonus et making off sont plutôt bien détaillés pour ce quatrième film, on est vraiment au cœur du tournage et de la conception de l'opus.
Pour continuer sur la technique, hormis ces fameuses transitions, le reste est dans la pure veine des précédents, sombre, nerveux, oppressant, jouissif et vicelard. La photo toujours aussi spéciale, glauque, colorée, est superbe, surtout en haute définition.
Le personnage de Jigsaw, possédé par Tobin Bell, pourrait sembler plus effacé qu'auparavant suite à sa mort mais il en est rien, via des flashbacks bien amenés on découvre la relation avec sa femme enceinte, ainsi que l'origine de Billy, la terrifiante et cultissime marionnette, ou encore celle du masque de cochon.
En parallèle, Costas Mandylor, le nouveau flic de la saga, si on peut dire ainsi, bosse avec l'aide des deux nouveaux arrivants, Scott Patterson et Athena Karkanis sur les victimes du tueur au puzzle, ou de ce qui semble être le tueur au puzzle. C'est Lyriq Bent qui s'occupera quant à lui d'incarner le joueur de ce jeu, il devra suivre les règles à la lettre pour sauver son ami et collège toujours incarné par Donnie Wahlberg.
En bref, une suite hardcore, qui ne lésine jamais sur le sang, sans pour autant oublier la morale. Jouissif, palpitant, hautement captivant et super bien foutu. Darren Lynn Bousman tire sa révérence avec talent et ambition, allant même jusqu'à filer un petit rôle à sa nièce, si c'pas meugnon.