Scarface c'est Tony Montana, et Tony Montana c'est Al Pacino.
Scarface c'est l'ascension et la chute d'un "réfugié politique cubain", comme il entend qu'on le considère, un tantinet mégalomaniaco-paranoïaque. Une tête brûlée, au culot incroyable, ne jurant que par le manche et la famille, qui trouvera dans la pègre le milieu où s'exprimeront le mieux ses "qualités". Al Pacino fait son show, et on en redemande.
Et chaque fois que le slogan "The World is Yours" s'affiche aux notes d'une bande-son à vous hérisser le poil, c'est "l'American Way of Life" qui est visée, mais c'est aussi la détermination implacable d'un gangster seul au monde. Le libéralisme et la drogue dure, c'est de la merde ! Et ce film entend bien nous le démontrer.
Incroyable donc de voir comment Tony Montana est devenu l'idole d'apprentis bad boys et autres bébés gangsters en France, et à travers le monde... Certains ne comprendront définitivement jamais rien à rien... Mais ça, Brian De Palma ne pouvait pas le deviner...
Lui, c'est un long-métrage de haute volée qu'il nous offre. Il frôle la perfection grâce à des dialogues percutants et des répliques cultes balancées à outrance ; la réalisation est formidable et ne nous lâche pas d'une semelle, et les acteurs sont tous excellents. Le scénario est palpitant et je suis chaque fois tenu en haleine durant les presque 165 minutes de ce chef-d'oeuvre brutal du polar américain, à l'ambiance oppressante et aux accents shakespeariens.
"La vie de rêve", c'est aussi de voir et de revoir ce genre de joyaux cultes et intemporels !