Grâce à une ambiance lourde, malsaine, qui pèse tout le long sur le film, David Fincher arrive à faire de Seven un véritable renouveau du thriller. L'histoire, original et inédit, mélange habilement l'enquête du polar noir avec le film d'horreur sanglant. Et pour preuve : la découverte des meurtres particulièrement abominables infligés aux victimes. Des meurtres gore, déroutants : un obèse forcé de manger jusqu'à l'éclatement de son ventre, un homme attaché durant un an sur son lit, un homme forcé de coucher avec une sidaïque... Bref, que du dégueulasse...
Le scénario est donc réellement brillant et extrêmement judicieux, prenant son temps pour instaurer la relation à la fois conflictuelle du vieux flic/jeune flic et familiale (on peut voir Somerset comme un mentor voire un père pour Mills). Les acteurs principaux sont quant à eux inoubliables : Brad Pitt lancé dans sa carrière hollywoodienne parfait en jeune loup désabusé aux côtés de Morgan Freeman le vieux briscard, juste excellent et crédible. Face à eux, la révélation Kevin Spacey, inoubliable en tueur sadique mais raisonné...
L'autre personnage principal et essentiel, c'est le décor ou plutôt les décors. Glauques au possible, étouffants, parties intégrantes de l'intrigue, véritable ennemi des deux enquêteurs qui les font piétiner mais les amènent également dans leur antre sordide. Ainsi, en complément avec une originalité du propos sans faille et un final absolument magnifique, autant effrayant qu'inattendu, Seven est très rapidement devenu un film culte, indéniablement ; un film à voir absolument, qui a engendré bon nombre d'émules inégaux...