Même parmi l'un des meilleurs studio d'animation du monde comme Ghibli il arrive qu'il y ai des films qui soient un peu laissé à part. Parfois, c'est pour de bonnes raisons ("Le Royaume des chats" je suis désolé, mais ça tombe sur toi) parfois pour de mauvaises raisons.
Ainsi, dans les années 1990 chez Ghibli se trouve une triplette de films assez méconnu et peu cités des Ghibliophiles : Souvenirs goutte à goutte (1991) Je peux entendre l'océan (1993) et Si tu tends l'oreille. (1995) Ils ont des titres peu vendeurs, sont coincés entre Kiki la petite sorcière et **Princesse Mononoké"*, n'ont jamais connus de sortie cinéma en occident et sont disponible en VOSTFR (ce dont je vais pas me plaindre. La sonorité des mots japonais fait partie du charme des films de chez Ghibli.)
Dans cette triplette, je n'avais vu que Si tu tends l'oreille, un film adorable que j'avais connu en version pirate à l'époque où les premiers films de Miyazaki commençaient à s'exporter. Je suis toujours très fan de ce film, sorte de petite bluette adolescente qui a le mérite d'être tout sauf clichée. Dans un désir de me faire une rétrospective Ghibli, j'ai donc vu Souvenirs goutte à goutte.
Et ce film est une nouvelle fois une petite merveille ! Alors, certes, c'est du Ghibli pur jus, avec tout ce qui la compose : retour à la nature, nostalgie de l'ancien temps, souvenirs d'enfance, etc... Mais ça fonctionne encore parfaitement : le scénario est bien dosé, on prend le temps de la contemplation et l'animation est impeccable. On retrouve encore une fois chez Takahata cet envie d'avoir plusieurs styles au sein d'un même film. Ici, le présent nous est raconté de manière nette, avec des arrières plans très travaillés, des personnages au chara-design familier des productions Ghibli, tandis que dans le passé les personnages sont dessinés de manière plus simple et les arrières plans sont beaucoup plus simple (et en aquarelle, une technique qu'il avait déjà utilisée sur Goshu le violoncelliste) ... comme si le souvenir du temps passé s'était estompé pour ne garder que l'essentiel.
Bref, ces petites tranches de vies renvoient à des souvenirs relativement universel et durant le film je me souviens avoir eu une discussion avec ma compagne sur nos souvenirs d'enfance, que ce soit notre aversion commune pour les maths ou le fait que le dernier de la famille soit celui qui se ramasse les affaires usées des autres.
Autre particularité du film : une partie de la bande son est composé de musique hongroise, écouté par le protagoniste alors qu'il est dans les champs japonais. Et ça fonctionne !!
Alors certes le film est bien moins "grand public" qu'un Pompoko, un Mes Voisins les Yamadas et que l'intégralité des films créés par son collège Hayo Miyazaki, sans doute à cause de son côté un poil plus contemplatif et personnel. Mais cela en fait une nouvelle petite pépite des studios Ghibli à découvrir.