L'amour est une rivière, coupant le coeur en morceaux.
Après avoir écumée tous les grands classiques Ghibli, et ayant un appétit sans fin, c'est vers les films mineurs du studio que je me tourne. Et la déception ne pointe jamais le bout de son nez.
Souvenirs goutte à goutte est fidèle à l'image que l'on se fait du studio. Il ne déroge pas à la règle et propose une fuite dans le japon des années 60 (pour la partie enfance) et celui des années 80 (pour la partie adulte), tout en présentant les valeurs traditionnelles japonaises, l'amour de la nature, les amourettes de jeunesse, mais également des problèmes plus profonds...
Souvenir goutte à goutte raconte l'histoire de Taeko, jeune citadine de Tokyo, qui passe ses vacances à la campagne pour travailler dans les champs. Ce séjour représente beaucoup pour elle, il est revivifiant. C'est le moment de se retrouver, de faire le point avec ses souvenirs, afin de pouvoir avancer, et de pouvoir donner un nouveau sens à sa vie.
La campagne apparaît comme un facteur de nostalgie, de deux nostalgies. Il y a celle de l'enfance mais aussi celle d'un monde rural idyllique, maintenant sur le déclin :
- Les souvenirs d'enfance nous ramènent à des moments anodins de la vie, mais pourtant marquant pour Taeko. On la voit manger un ananas pour la première fois, parler des premières règles et des premiers amours. Bon dit comme ça, ce n'est pas très vendeur. Mais il ne faut pas oublier que c'est du Ghibli, du Takahata et que tout ceci est exposé avec finesse, simplicité et beauté. Tellement immersif.
On y trouve également les vestiges d'une société japonaise patriarcale fondée sur les valeurs travail et réussite : face à son incapacité en arithmétique, Taeko est perçue comme « anormale » par sa famille.
- Il y a ensuite la nostalgie d'une vie campagnarde idealisée, loin des villes impersonnelles, grises et saturées. Alors que la tendance est à l'exode rural, à l'occidentalisation des modes de vie, les envies de Taeko sont à contre courant. Elle veut vivre d'un dur labeur, cultiver la terre, s'épanouir aux côtés de la nature. C'est en cela qu'elle trouve sa voie, son bonheur.
C'est à un véritable voyage initiatique auquel nous assistons, à la fin duquel Taeko fera le choix décisif du reste de son existence et à la fin duquel elle se découvrira enfin.
Oh et puis la chanson finale est si beeeeelle, si romantiqueeee, ça me mets dans tous mes états.
Regardez-le donc au lieu d'en lire une critique !