Je vais faire court car le problème de Omoide Poroporo est simple : il échoue à raconter une histoire. Pendant près de 2h on nous inonde de flashbacks qui ne sont liés ni entre eux, ni avec l'intrigue. Ils ne nous apprennent pas grand-chose sur l'héroïne adulte et ne contribuent que très rarement -et artificiellement- au développement du personnage. On pourrait sans mal raccourcir le film de 45min sans impacter le récit.
Les souvenirs en eux-mêmes sont dignes d'intérêt dans l'ensemble, j'ai notamment apprécié l'évocation des premières règles des jeunes filles, comment l'école les y prépare, la façon dont elles les vivent et celle dont les garçons les perçoivent. Évoquer un sujet aussi tabou est audacieux, dommage que ça ne débouche sur rien.
À côté de ça, les personnages ne sont pas attachants. Taeko enfant est capricieuse, ses parents sont sévères et ses soeurs méprisantes. Taeko adulte est... Bizarre, elle se marre en permanence, sans raison. L'animation des sourires est ratée, ce qui la vieillit et lui donne un air flippant. Toshio est le plus sympathique du lot mais ses apparitions demeurent rares.
Le film n'est finalement qu'une histoire banale entrecoupée d'innombrables flashbacks sortis de nulle part. Cette narration décousue se prêterait mieux au format série, chaque épisode revisitant alors un moment marquant de l'enfance de l'héroïne. J'en profite pour vous recommander Poco's Udon World, un anime qui réussit là où Omoide Poroporo échoue. Le synopsis est assez similaire : un homme approchant la trentaine retourne dans sa ville natale à la campagne et se retrouve en charge de Poco, un petit garçon. Sa relation avec l'enfant et ses retrouvailles avec les lieux vont faire ressurgir un tas de souvenirs chez le héros et l'amener à reconsidérer ses choix de vie. C'est un anime mignon, paisible et empreint de nostalgie qui aborde les thèmes de la famille, de l'enfance ou du travail.