Il aura fallu 15 ans pour avoir une version intéressante de Spider man au cinéma.
15 ans pour que Sony trouve une entente avec Marvel Studios pour pouvoir récupérer un max de dollars et que des décisionnaires intéressés mettent les bonnes personnes aux commandes.
On dit "jamais deux sans trois", et c'est ainsi que la troisième itération d'acteurs est la bonne.
Tom Holland est le nouveau Robert Downey Jr., tant l'acteur est fait pour jouer Peter Parker et incarne déjà la nouvelle tête de gondole de Marvel Studios. Son jeu est juste, excellemment dosé, et rafraîchissant à souhait.
Pour résumer, il a compris le personnage, il vit le personnage, que ce soit le coté intello / loser lycéen au coté hystérique / blagueur de Spider Man.
Passer après Andrew Garfield n'était pas chose facile, moi qui l'avait beaucoup aimé dans sa version, surtout par sa complicité naturelle avec Emma Stone, qui rendait la chose authentique à l'écran.
Mais ici, contrairement aux 2 métrages de Mark Webb, le script est béton et la personnification du personnage jamais à coté, les différentes facettes nous offrant 2 heures de diversité, allant des petites scénettes teenagers de lycée à la confrontation ultime avec le vilain Marvel Studios le mieux écrit depuis leurs débuts.
Avec Homecoming, on retrouve enfin un méchant crédible, avec de vrais enjeux, un background bien développé, et un twist plus que bienvenu. Le fait d'avoir casté Michael Keaton est déjà méta à souhait (de part son role de Batman, puis Birdman), mais le monsieur est sacrément juste et fait le boulot de A à Z, notamment sur une scène de tension particulière ou le personnage est charismatique au possible.
Concernant l'entourage de Peter, sans faute également. Il est évident qu'il n'était pas envisageable de faire apparaître une MJ ou une Gwen Stacy, sans faire un redit des précédents films et déchaîner les foudres des haters de l'Internet.
Au lieu de cela, comme les origines d'ailleurs, cette partie est passée à la trappe, en introduisant des nouveaux personnages et en y ajoutant notamment une diversité culturelle. Son side kick Ned est tordant, son love interest avec Lise est intéressant sans être forcé, la nouvelle incarnation de Flash Thompson des plus réussie, et la fameuse Tante May sexy à des années lumière du comics !
Le studio continue ici sa chasse aux indépendants en engageant Jon Watts, réalisateur du what the fuck "Clown" et du gentillet "Cop Car". Complètement à l'aise avec le coté lycée & le coté cool, l'homme fournit un travail visuel assez bluffant, et délivre une palette de couleurs très vintage, donnant un coté fun et décomplexé à l'oeuvre, jusqu'à la scène post générique, qui est le plus gros troll auquel j'aurais assisté dans une salle de cinéma.
Là ou la réalisation pèche, c'est sur les scènes d'action, seul gros bémol du film.
Car Jon Watts n'est clairement pas habitué aux fonds verts et au rajout de CGI, et cela se sent sur les 2-3 grosses scènes numériques, ou la caméra virevolte à n'en plus rien comprendre, ou donne une bouillasse aussi sombre que le final de Wonder Woman, assez décevant malheureusement pour un blockbuster héroïque.
Pour les fans de comics, le film est bourré d'easter-eggs à tout va, sans trop de forcing non plus.
Ainsi, le personnage incarné par Donald Glover nous donne des pistes sur le futur de Spidey, l'entourage du Vautour introduit quelques méchants de l'univers du tisseur et Jon Watts incorpore ça et là des références diverses et variées au personnage.
Concernant le thème musical, Michael Giacchino revient accompagner un nouveau super héros, moins d'un an après Docteur Strange.
Le résultat est à demi teinte, le compositeur ne s'étant pas réinventé depuis Star Trek.
Ouvrant le film sur le thème original de Spider Man (Spider Cochon est passé par là entre temps), les orchestrations sont efficaces sans pour autant transcender les scènes.
A noter dans le lot quelques bons morceaux malgré tout, mais rien de réellement marquant.
Pour conclure sur l'intégration au MCU, Robert Downey Jr. joue un mentor de Spider Man convaincant, sans être trop envahissant non plus, (ma grosse crainte première au visionnage), grace à l'ajout de Happy Hogan entre les deux protagonistes.
L'introduction aux Avengers est pleine de surprises, notamment sur la dernière partie du film, se permettant quelques blagues juste sur l'avenir du personnage.
Une réussite donc, qui complète avec Docteur Strange et Guardians of the Galaxy 2 un quasi sans faute pour la suite du MCU !