Une saison en enfer
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Un auteur de qualité peut rendre n’importe quoi intéressant. Sa meilleure contribution, c’est d’affirmer le sens d’un sujet, avec acuité, avant même d’exprimer délibérément son opinion. Harmony Korine (connu pour Gummo) y parvient dans une certaine mesure : son film est d’une vacuité confondante, n’enseigne rien et n’explore pas grand chose ; mais le tour de piste est si bien exécuté qu’il en vaut la peine.
Et surtout Spring Breakers est une illustration intelligente de son sujet. Dans le film, quatre filles se connaissant depuis la maternelle veulent rejoindre un spring break en Floride. De condition modeste, elles décident de braquer un fast-food mais sont arrêtées par la police. Un trafiquant de drogue accessoirement rappeur (James Franco) paie leur caution et les prend sous son aile.
Spring Breakers n’est pas Fish Tank, c’est le Scarface des « bitches » (il faut respecter le texte). Korine emploie sa poésie délabrée et fataliste à la représentation d’un rêve de pouffes. Il rend Britney Spears lyrique et encadre avec goût de magnifiques commentaires de niaises à base de « beautiful » et « forever ». La poésie foireuse est plus présentable que celle du trio de Trash Humpers, pas moins ridicule.
Contrairement à The Canyons qui sondait habilement ce vide, Spring Breakers y déambule, n’a rien à en dire, laisse faire les éléments seuls. C’est un gracieux exercice de style sans vocation, comme le Drive de Winding Refn, où là en revanche le sujet lui aussi était tendu vers la grâce.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2013, Le Classement Intégral de Zogarok et Les meilleurs films avec James Franco
Créée
le 27 sept. 2014
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