Treize ans après sa participation au film d'animation à sketchs Memories, le réalisateur Katsuhiro Otomo revient d'entre les morts et nous livre une nouvelle aventure époustouflante où une somme colossale a permis au film d'être parmi les meilleurs du genre. En effet, l'auteur de l'intemporel chef-d’œuvre Akira s'est vu offrir le plus gros budget de tous les temps pour un film d'animation japonais, l'occasion pour lui de nous proposer un long-métrage bluffant de réalisme, aussi bien dans la reproduction des décors de cette Angleterre victorienne que dans l'animation sans faille d'une nettement ahurissante...
Ainsi, outre cette qualité d'animation rarement vue au cinéma, Steamboy nous entraîne dans un scénario rocambolesque original et passionnant où nous faisons connaissance avec Ray, jeune anglais débrouillard doué en mécanique et fils d'éminents scientifiques qui ne va tarder à découvrir que ses deux aînés, son père et son grand-père alors disparus, sont en vérité au cœur d'une complexe machination visant à créer des armes de destruction fabriquées à partir de machines à vapeur.
Pour Ray, l'incompréhension est à son comble : enlevé par son propre père, mis en garde par son propre grand-père, pourchassé par divers scientifiques et fasciné par cette invention familiale hors du commun, le jeune garçon va devoir saisir son courage à deux mains pour faire ce qui est juste et peut-être même sauver l'humanité toute entière. Nanti de séquences à la limite de l'orgasme visuel (la course-poursuite en machines à vapeur, l'affrontement devant le Palais d'Exposition de Londres...), Steamboy est une aventure envolée palpitante et inédite exploitant au maximum le thème du steampunk.
Cette intrigue située dans une Angleterre uchronique où la mécanique côtoie constamment la vapeur reste logique, progressive et dénuée de toute invraisemblance. Concocté avec amour par un réalisateur dévoué à son œuvre, le long-métrage alterne entre action, science-fiction, romance et conflit familial avec une cohérence bouleversante, faisant de Steamboy la preuve que Katshuhiro Otomo est bel et bien un maître en la matière.