Street Trash est une œuvre culte, une rareté du genre qui n'en est finalement plus une, un film qui va au bout de son but : dégouter les gens et montrer la crasse à chaque recoin de l'écran. C'est effectivement réussi mais c'est hélas tout. Car, au-delà de ses innombrables effets gore plus ou moins réussis, il n'y a pas grand chose, le film tenant plus sur son univers sale et coloré qu'à son scénario anémique où nous suivons une histoire d'amour complexe au milieu des pires déchets humains d'une casse pour voitures.
Les acteurs étant tous des amateurs choisis sur la volée, à l'instar du metteur en scène Jim Muro dont c'est l'unique réalisation (Muro étant tombé dans l'oubli total après la sortie du film), Street Trash ne brille que pour justement son amateurisme parfois maîtrisé mais surtout ses effets gore tous plus répugnants les uns que les autres, à la fois inédits et inventifs. Au pif : un homme se fait trancher le pénis, un autre se liquéfie littéralement dans des toilettes, un autre encore se fait arracher la tête par une bonbonne de gaz...
Joyeux bordel où se mélangent clodos violeurs, nécrophilie et burlesque flashy, Street Trash a hélas très mal vieilli mais peut encore aujourd'hui demeurer assez déroutant par moments tant aucune limite n'est visible à l'écran, qu'elle soit scénaristique ou visuelle. Auréolé d'une aura culte et de légendes urbaines délirantes quant à son tournage, le film reste strictement réservé pour les passionnés du genre.