Déjà, l'affiche du film prévient le spectateur : ça va pas faire dans la dentelle. Le réalisateur filme les dépotoirs les plus immondes que compte l'Amérique, le Bronx grouille d'une foule de cloportes humains, de laissés pour compte de l'American Way of Life, pouilleux, clodos, tarés, violeurs etc... qui vont carburer au Viper, un breuvage étrange déterré par un épicier chelou, et dont je tairais ici les composants, mais ça va pas être triste, ça donne dans la liquéfaction la plus horrible, l'éclatement le plus dégoûtant, et le pire c'est que c'est drôle, car ce n'est pas pour autant un film de terreur, tout en utilisant le gore. En voyant ce film, on se dit que George Romero et Lucio Fulci peuvent aller se rhabiller, c'est dire.
Renouvelant le gore en pratiquant la surenchère comique, ce film qui atteint des sommets dans le trash, est le plus dégueu et le plus rigolo dans le genre, en dépit d'un aspect un peu bricolé ; c'est peut-être dû au fait que le réalisateur utilise de nombreux plans en steadycam. Sinon, les virtuoses des Fx rivalisent d'habileté et d'invention, c'est bourré de trouvailles et de plans incroyables qui font dans le mauvais goût visqueux et dégoulinant... heureusement qu'on est derrière un écran, sinon j'vous dis pas les déjections de corps déchiquetés qu'on se prendrait dans la tronche. Bref, du gore de chez gore, mais très toxique, presque du néo-réalisme sordide, un truc tellement délirant, qui bouscule toutes les limites connues, qu'aucun autre cinéaste n'avait osé en montrer jusqu'ici.