Show must go home
Le grand bouleversement qui a terrassé l'industrie du divertissement, au cours de ces 30 dernières années, tient en deux points. La fin d'une certaine possibilité d'émerveillement serait presque...
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le 3 août 2016
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Vous êtes encore là ? Vous voulez vraiment mon avis sur ce film ? Vraiment ?
Honnêtement, je n’ai pas envie de faire d’effort pour un film aussi fainéant.
Je déteste les films faciles et fainéants !
Certes, j’aurais dû me douter dès le départ de la malhonnêteté de ce film où DC essaie juste de contrecarrer le Deadpool de Marvel (et la présence (inutile) d’une licorne rose n’a pas arrangé mon pressentiment). Sauf que Tim Miller, malgré une mise en scène ultra-classique, est allé au bout du concept (et donc du délire), notamment en adoptant le Rated R. Le film Squad est, sur ce point, voué à l’échec dès le départ. Il a opté pour un Rated PG – 13 alors qu’il est censé mettre en scène les pires psychopathes de l’univers : le cruel Joker, le cannibale Killer croc, le tueur à gages Deadshot…
Toutefois, j’ai voulu donner sa chance au film en le regardant. Sauf qu’il n’a fallu que quelques minutes pour me rendre compte de la fainéantise de ce long-métrage. Les quelques notes de House of the Rising Sun de The Animals pour accompagner des images de prison ont suffi à m’hérisser le poil. Cette combinaison musique/image est un des pires clichés qu’il soit. De la même manière qu’illustrer une scène de drogue avec le Cocaine de Clapton. Certes, on peut arguer l’efficacité d’en appeler à un imaginaire collectif, le spectateur étant de suite mis sur les rails. J’appelle ça un truc de fainéant.
D’autant qu’aussitôt après apparaît Will Smith. Est-il le personnage principal ? Non, mais il est la star principale. En voulant absolument Will Smith, la production tue encore plus son film. Le personnage de Deadshot est édulcoré pour que Will Smith conserve son image de bon père de famille, quelque soit le film ou le personnage. Sauf qu’à céder au caprice de la star, on tord la fiction pour coller à la réalité d’un acteur. Un comble, que justifie tout de même le réalisateur.
« [Will Smith] fait partie de ça, de cette équipe. En même temps, le film repose sur ses épaules. Le cœur du voyage émotionnel et le thème sont vraiment symbolisés par Deadshot ainsi que les espoirs et les rêves de Deadshot et j'avais besoin de quelqu'un qui… J'avais besoin d'un vétéran, j'avais besoin d'un pro. » David Ayer
Sauf que les premières séquences tournent autour de Deadshot et d’Harley Queen. L’autre « star » du film. Sauf que cette fois, c’est l’icône qui est surexploité. D’ailleurs, il s’agit quasiment du seul personnage à bénéficier de flashbacks. Si je reconnais que Margot Robbie est la seule actrice à réellement incarner son personnage, David Ayer l’exploite jusqu’à la lie. J’ai été plusieurs fois affligé par les nombreux plans de cul, pardon de dos, de la jeune actrice. Certes la Terre est ronde comme un beau cul, mais ce n’est pas une raison pour toujours tourner la caméra autour.
Autre facilité, le film se construit sur des archétypes. Le Joker et Harley Queen sont des marginaux, des fous, des hors-la-loi. Ils se retrouvent donc avec un ensemble de tatouages, vieux cliché écoulé de méchant = tatoué. Dans les BD, les deux personnages n’ont pas besoin de tatouages pour être un des couples les plus terrifiants du comic US (DC et Marvel confondus). Le Joker ressemble là à une caricature de mafieux russe.
Et pourtant, ces personnages-là ont quelques qualités. Si l’Enchanteresse est intéressante en version « sale », elle devient ridicule une fois « nettoyée » par des effets spéciaux au rabais. Et au passage, je suis atterré par le personnage de Killer croc. La bête tueuse et terrifiante des BD et des jeux vidéos s’est transformée en un reptile ridicule du film Mario Bros.
Autre fainéantise insupportable : Slipknot. Alors que la présentation des membres du groupe a pris plus de 30 minutes, lui n’a même pas le droit à une ligne de présentation. Pourquoi s’embêter puisqu’il a mourir 15 min après son arrivée ? Slipknot n’a même pas le statut de personnage, il n’est qu’une fonction. Il ne sert qu’à boucher un vide scénaristique (pourquoi les Suicide squad ne s’enfuient pas ?). Les productions super-héroïques actuelles ont atteint un tel niveau que ce raccourci est inadmissible. D’autant plus regrettable que la mort d’un personnage développé rend le rebondissement plus fort.
Respecter un rythme n’est de toute façon pas dans le cahier des charges de David Ayer. Il met plus de 30 minutes à présenter ses personnages et l’intrigue du film commence seulement au bout de 45 minutes. Pour un film d’action, c’est plutôt gênant.
Suicide squad est au film de super-héro, ce qu’est le jouet au Happy Meal : une belle promesse qui n’est au final qu’un jouet en plastique mal dégrossi et inutilisable au bout de 2 minutes.
Pour anecdote, sur la fiche IMDb du film, on peut lire :
« Taglines: Worst. Heroes. Ever. »
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Créée
le 8 mai 2017
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