Il est des mauvais films qui énervent, d'autres qui rassurent. Celui-ci fait les deux.
En effet, le premier volet de Taken m'avait presque fait douter de l'indéfectible axiome Luc Besson production=bouzon. Une réalisation nerveuse, un personnage central jusqueboutiste et monomaniaque, efficace mais à échelle humaine, un scénario concis qui se perd pas en prétention, bref, un vrai actioner qui dépote, violent, sombre, rythmé. Un vrai bon film, au point qu'il m'a fallu revérifier après coup si je ne m'étais pas trompé, si j'avais bien lu le nom honni de la honte du cinéma français. Mais pas d'erreur, il est bien là quelque part, certainement au scénar, qui n'est pas le point fort du film, ou juste derrière la caisse enregistreuse. Soit.
Du coup, j'enchaine le deux, presque confiant. Et dès le démarrage, tout est dit. Surenchère visuelle, tentatives d'humour tombant à plat, personnages d'une fadeur à toute épreuve (pourtant, là aussi, entre la mère cruche et la fille nunuche, on avait déjà de quoi faire dans le 1, mais là...chapeau), on frôle le seuil du vide. Puis on tombe dedans dès que les choses commencent à barder. Transposition loupée des scènes choc du premier, chaque phrase du précédent est transformée en gimmick, ça y est, elle est là, l'odeur du Besson, la médiocrité qui avait épargné le premier Taken, et elle frappe fort!
On prend évidemment le spectateur pour un abruti, en faisant ostensiblement compter les secondes à voix haute au pauvre Liam Neeson lorsque ce dernier tente de repérer le trajet qu'il est en train d'effectuer, masqué et kidnappé, se basant sur les indices sonores et les mouvements de voiture. On le voit, c'est évident, mais non, il faut le faire compter à voix haute, au cas où c'était pas assez évident! "un deux trois virage à droite un deux trois quatre cinq un coup de cloche un deux...etc".
Même les scènes d'actions sont pseudo survitaminées, et tombent à plat.
Arrêtons les frais, en gros, on peut parler de gâchis pour une suite qui n'arrive même pas à singer correctement son modèle.
Mais bon, au moins, je suis rassuré, Besson est toujours la gangrène du cinéma français, et mérite toujours la mort, malgré l'incident de parcours de Taken premier du nom. Il avait juste produit un bon film par erreur, ça arrive.