Faire une suite au hard-boiled et très réussi Taken de Pierre Morel n'était pas la meilleure idée qu'a eu Luc Besson, le concept étant vraiment propice à un one-shot. Aussi engage-t-il le yes-man Olivier Mégaton, déjà responsable des peu exaltants Transporteur 3 et Colombiana, pour mettre en boîte cette séquelle où Liam Neeson, Maggie Grace et Famke Janssen font leur retour. Et si la formule reste la même, l'effet de surprise en moins, c'est surtout au niveau du rythme et de la mise en scène que le bât blesse, Mégaton n'étant - encore une fois - pas l'homme de la situation...
Nous retrouvons donc l'ex-agent secret Bryan Mills encore une fois aux prises avec la mafia albanaise qui souhaite venger la mort de ses fils, soit les enfoirés qui ont enlevé sa fille dans le premier opus. Pour cela, ils retrouvent Mills jusqu'à L.A. et, alors que ce dernier emmène son ex-femme Lenore et sa fille Kim en Turquie, lui et Lenore sont kidnappés, laissant Kim seule pour sauver ses parents. Le pitch est osé, il est d'autant plus erroné : la jolie fille à son papa ne fera son sauvetage périlleux que durant dix petites minutes, laissant Liam Neeson (comme d'habitude impeccable) rester le véritable héros du film. Face à autant d'originalité, on ne pouvait demander qu'une seule chose au réalisateur : nous garantir de bonnes scènes d'action bien virulentes, à l'image du premier film.
Malheureusement, nous n'auront à nous mettre sous la dent que du déjà-vu de déjà-vu, soit des courses-poursuites en voiture, des affrontements mano a mano et des poursuites sur les toits. Et en bon tâcheron, Mégaton va s'amuser à filmer toutes ces scènes d'action en shaky cam, charcutant chaque passage au montage, le gaillard étant incapable de nous livrer un plan de moins d'une seconde ; aussi deviennent-elles tout simplement illisibles et agaçantes. Bref, sans panache ni aucune exaltation, Taken 2 s'avère être une suite oubliable.