The Cat
5.8
The Cat

Film de Lam Nai-Choi (1992)

Bouse de l'enfer parfaitement culte et (non) indispensable, puissance Z à son paroxysme, Nam Lai Choi n'a pas fini d'étonner le curieux. Après le kung-fu façon Hokuto No Ken de Story of Ricky, voici un mixe du Blob, de Commando, de Turner & Hooch, d'un film avec un chat qui se bat (si vous en connaissez), le tout relevé d'une touche de Men in Black et enveloppé par un réalisateur tellement mauvais et fou qu'il en devient fascinant, surtout qu'il a très envie de mixer tout cela avec du Gore.


Quelques bonnes longueurs indigestes gâchent pas mal la chose fort malheureusement et bien évidemment, mais pas mal de scènes valent à elles seules une place d'honneur dans le panthéon du nanar.


Un Chat Général Extraterrestre poursuivi par un Chasseur de tête Blob Terminator est retranché chez une jeune fille et un vieillard et attend l'ouverture pour rentrer chez lui. Un écrivain décide d'enquêter sur le mystérieux chat.


On se demande comment il est possible de pondre un scénario aussi halluciné et pourtant, on parvient à se mettre dedans, à rentrer dans l'ambiance tant Nam Lai-Choi semble croire de bout en bout à son bébé tel "Ed Wood" et son "Plan 9 from outer Space". Tout y est rafistolé de bric et de broc et fulmine d'incohérences savoureuses mais, tout comme Robert Tai pour le kung-fu, la différence vient du réalisateur lui-même qui y croit dur comme fer et donne tout ce qu'il a, et ça se voit. Son enthousiasme et son insouciance des limites du bon goût suffisent à provoquer le sourire et l'admiration voués aux doux-dingues.


Côté technique, les moyens ne sont pas si ridicules (parfois). Même si la touche Z est énorme, la photo n'est pas si amateur lors des ambiances censées terrifiantes. La caméra est un objet de l'espace elle-aussi, qui produit quelques zooms et balayages pour le moins bizarres et les SFX sont un régal de gore en plastique, particulièrement lors des attaques du champignon Blob géant qui liquéfie tout ce qui bouge autour de lui.


Tout comme Story of Ricky, c'est profondément nul mais il faut absolument le voir. La chose est ardue à apprivoiser mais beaucoup de scènes valent le coup d'oeil et bien entendu, La scène du combat entre le chat extraterrestre et le Dogue Allemand dans une casse est une perle unique du kung-fu animalier tout droit sortie d'un esprit certainement bien atteint.


La scène finale, pire encore que le reste, est un parfait remix fauché du final de Ghostbusters 2 lorsque le Slime recouvre le musée. Sauf qu'ici, tout se passe directement sur le toit. On a droit à des gants en latex recouverts de purée rose qui s'agitent et se tordent dans tous les sens en collage avec Waise Lee et la princesse stellaire qui s'interpellent (mais qu'est-ce qu'on fout là ?!) pour finir sur un monstre informe bigleux et plus hideux qu'un Boglin (le jouet) : halllllucinant de nullité.


Au passage, dans le musée, Waise Lee et Kuo Chui discutent dans un décor très propre alors que la caméra est simplement crade, parsemée de buée et de gouttes de saleté. Trop pressé de filmer, Nam Lai Choi ne s'attarde même pas à nettoyer ses objectifs, tout cela c'est du détail peu important. Le Ed Wood chinois à la puissance gore, ce type est un dieu.


Le maître du nanar HK nous mixe tout ça quasiment en direct, avec des noirs bien sales et des sons cosmiques piqués à droite, à gauche par dessus le tout. On a du mal à comprendre ce qui se passe, s'il veut nous faire du Ghostbuster II, du The Thing, du E-T, du Terminator ou du Beethoven mais tant bien que mal derrière la nullité générale, on ne peut que s'incliner devant l'étendue de son génie extrême du recyclage.

drélium
6

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le 22 mai 2012

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drélium

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