Ancien directeur artistique de quelques blockbusters étant passé derrière la caméra pour le sympathique petit thriller horrifique Los Angeles: Alerte maximum (sorti en France en 2011 directement en DVD), Chris Gorak est parvenu à se faire remarquer auprès de Hollywood qui lui offre en pâture un script alléchant imaginé par un inconnu et réécrit par le jeune scénariste Jon Spaihts qui, en bon débutant, transpose l'intrigue du Nebraska à Moscou et modifie bon nombre de détails pour rendre le produit plus facile d'accès.
Résultat : le long-métrage s'annonce comme un bon film d'invasion extra-terrestre où de pauvres touristes vont devenir des héros de guerre. Le seul problème, c'est que ce cher Spaihts a oublié de rendre son script digeste. Bourré de dialogues débiles, de séquences absurdes (comme lorsque nos héros décident de s'habiller autrement pour s'attaquer aux aliens) et d'incohérences désarmantes dont ces quatre Américains en Russie qui ne rencontrent que des Russes parlant anglais ; bonjour le dépaysement !
Hélas, cette production signée Timur Bekmambetov (Night Watch, Wanted) est aussi molle du genou que visuellement hideuse, les créatures de l'espace invisibles ne foutant aucun frisson, les héros devenant de plus en plus agaçants et les scènes d'action aussi rares que mal fichues, gâchées par une photographie laide à en pleurer et une 3D inexistante. On s'ennuie donc fermement dans ce survival au préalable intéressant mais qui se fourvoie totalement dans son sujet par un manque évident de talent.
The Darkest Hour est donc un exemple du 7e Art. Il prouve que l'on peut se faire remarquer après un petit film d'horreur cheap et entrer dans le milieu hollywoodien. Il prouve que l'on peut également se planter en ayant les yeux plus gros que le ventre. Et il prouve aussi que tourner un film en 3D ne va ni le rendre meilleur ni obtenir une 3D de qualité. En fin de comptes, The Darkest Hour s'avère bigrement utile, pour peu que l'on ai la patience de le voir jusqu'au bout.