Grâce à quelques astuces lourdes mais utilisées à fond, cet Oculus est bon dans son registre. Il mêle un cas de possession original avec un drame familial sans sources psychologiques. L'enregistrement filmé sert de chambre d'échos à tous points de vue. Il permet d'expliquer et détailler des faits épars au spectateur, sans avoir l'air infantile. Le recours aux flash-back fait partie du flot de l'histoire au lieu de s'en déconnecter.
L'exercice est dynamique grâce à la concentration des moyens (dans l'espace et sur une même 'trajectoire' temporelle) et l'unité des enjeux au service d'un manège permanent entre les perceptions et les ans. Les allers-retours entre passé, présent, un des deux court-circuité par le miroir ou la mémoire, assurent le divertissement. La détresse de la fratrie apporte un poids émotionnel supplémentaire, colle des graisses sentimentales sur la machine rutilante.
La possibilité d'un délire de la sœur reste ouverte quelques temps, mais le film ne va pas tirer sur cette corde qui doit vite être craquée. Cette séance est comparable aux investigations spectrales de James Wan ou à des essais plus intimistes comme Mister Babadook. Son ambition et ses paradoxes la rapprochent également du diptyque La voix des morts, un peu moins contemporain. Le réalisateur Mike Flanagan, lancé précédemment avec Absentia, tournera par la suite Hush/Pas un bruit.
https://zogarok.wordpress.com/2017/04/06/oculus-the-mirror/