Poison Girl
Bon allez, pas d’introduction bien tournée pour cette fois, pour éviter toute confusion et parce qu’on colle des procès d’intention au film pas tout à fait pertinents, je vais commencer par quelques...
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le 8 juin 2016
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Titre avec jeu de mots évident c'est fait (et ce n'est limite pas une vanne car elle mesure 1,80 m talons compris ), passons au film : The Neon Demon. Difficile de ne pas dire que ce film était attendu comme le Saint Graal des fans de Drive, Valhalla Rising et Pusher. En compétition à Cannes, il a fait sensation et divisé la critique. Certains trouvant le film super génial et d'autres le trouvant semblable à un clip show de près de 2 h (Faut vraiment qu'ils voient les clips de Bad, Ghost et Thriller car des clip show de ces calibres moi je ne diraient pas non). L'ayant vu en avant première en présence du réalisateur (Hurlement de Fanboy en approche !) et de Elle Fanning (Cupidon en approche !). Je l'ai vu et autant dire tout de suite j'ai adoré
Sérieux, mais il s'est passé quoi à Cannes ? Cela fait 2 excellents films qui repartent bredouilles !
Ce film est vraiment géniale dans sa construction. Le réalisateur avec son chef opérateur, a fait un travail vraiment unique sur la colorimétrie, ou chaque couleur a un sens incroyable et chaque forme est vraiment mis à contribution. Il utilise beaucoup sur les jeux de miroir, soulignant la psyché de l'héroïne, le clair obscure qui souligne à la fois la magie du monde de la mode , mais aussi l'artificialité. Bon c'est vrai que cette partie a été dit par le réalisateur et que je répète sa description à l'avant-première. Cela dit, il y a une chose qui n'a pas expliqué., les scènes extérieures. Même si la réalisation reste inchangée avec les mêmes lumières et l'éclairage qui souligne les moments de tensions, je trouve que les scènes extérieurs sont bien moins artificielles (confirmées par le réalisateur pour les scènes de nuits, c'est à se demander qu'est-ce qui s'est passé dans les Visiteurs 3 et leur nuit américaine), mais même certaines scènes extérieurs de jours sont réalistes. Bref, on a une réalisation colorée et vraiment artificielle dans les scènes de la mode et les scènes plus réalistes en extérieure. Ce mélange habille est vraiment intelligent et prenant tout comme faire le distinguo entre les apparences et la réalité. Même les dernières scènes de fins qui se déroulent à l'extérieur sont porteurs de sens au niveau de la réalisation qui est elle aussi très réaliste. Et la musique, wow. Je vais suivre de près Cliff Martinez, car la musique et son utilisation dans le récit est incroyable. Maintenant passons aux personnages.
Jesse jouée par Elle Fanning, au delà leur parcourt assez similaire, il est clair qu'elle a bien grandi depuis Super 8 et Maléfique. D'ailleurs Jesse est à mi-chemin entre les 2 personnages. Elle a le visage et la beauté angélique d'Aurore et l'innocence d'Alice, teintée d'un certain fatalisme. Ayant perdu sa famille, elle n'a que son ambition de devenir modèle mais sa beauté naturelle va attirer le jalousie de ses condisciples qui la percevront comme une menace au point de perdre peu à peu ses attaches et aussi ses repères. Je trouve que ce personnage joue sur plusieurs tableaux au fur et à mesure que le personnage évolue. D'abord innocente, elle devient de plus en plus cynique ce qui lui sera fatal. C'est une ambiguïté qui m'a laissé perplexe sur son personnage. Elle devient de plus en plus sombre mais cherche toujours une béquille pour la seconder, mais à chaque point du récit, ses attaches disparaissent jusqu'à ce qu'elle se retrouve seule.
Ruby (Jena Malone) est la maquilleuse (dans tous les sens du terme car elle le fait aussi pour les cadavres) qui est devenue presque sans transition sa "meilleure amie". Je mets entre guillemet parce que si on regarde de plus près, c'est un peu plus que ça. Et elle sera fascinée par Jesse au point qu'elle y sera attachée, au delà du raisonnable
genre amour lesbien mais elle sera rejetée par Jesse, au point d'avoir des obsessions nécrophiles
Gigi et Sarah sont assez similaires (jouées par Bella Heathcote et Abbey Lee Kershaw). Ce sont des mannequins amies de Ruby qui deviendront rivales mortelles de Jesse. Et dans le genre vraiment propre.
Sinon le reste du casting est rejoint par de Christina Hendricks dans le rôle de Roberta Hoffman, Hank le directeur du motel est joué par Keanu Reeves (tiens un bon film pour Keenu ça faisait longtemps ! Et non je ne compte pas John Wick) et Dean joué par Carl Gusman, le "petit ami" de Jesse.
Et là je m'arrête sur les personnages. Il y a détail qui est particulier. Il n'y a aucun rôle masculin majeur. Mais genre aucun. Hank , Dean, Jack le photographe (Desmond Harrington), n'ont pas une importance aussi grande que les rôles féminins. Dean n'est présent qu'au début du film. Hank n'est qu'un gérant de motel un peu connard et Jack est un photographe perfectionniste. Mais es-ce un défaut ? Pas tant que ça. D'une part parce que le film se concentre sur Jesse, mais il se focalise aussi sur les mannequins, faisant que tous les personnages secondaires sont plus que secondaires
Il n'y a guère que la dernière scène de Keanu Reeves qui se révèle bien plus importante car elle précipite la chute de Jesse. Ce dernier tente de...je ne sais pas vraiment ce qu'il voulait faire vu qu'il a mis un couteau dans sa bouche, donc la défigurer je suppose. Mais ensuite, elle se réveille (car elle était endormie) et appelle Ruby à la rescousse. Et là on ne verra plus Keanu Reeves.
L'histoire se focalise sur l'éveille et la chute de Jesse dans le domaine du mannequina. Une histoire simple mais qui permet au réalisateur de montrer toute la beauté mais aussi l'artificialité de ce domaine. Avec des mannequins qui sont choisis pour leur apparences et qui font tout pour préserver leur rang, quitte à faire l'impensable. Jesse est innocente mais parfaitement consciente de sa beauté au point d'être plus cynique mais paradoxalement plus fragile et cherchant un point de repère. Mais peu à peu ses repères disparaîtront. D'abord, Dean qui sera témoin du fait qu'elle est dans un monde qui la change et dont les mannequins veulent toutes lui ressembler et enfin Ruby car elle l'a rejetée. Cet ultime acte lui sera fatal, mais le film ne se finit pas pour autant, car il montre au final les 2 facettes des mannequins
Au final, Jesse est tuée et dévorée par Ruby, Gigi et Sarah (oui il y a du cannibalisme dans ce film). Chacune d'entre elle va gérer les conséquences de ses actes. Ruby va mourir de ... je ne sais pas, on voit du sang coulé à flot, Gigi finira par se suicider car elle ne supporte pas la présence de Jesse en elle et Sarah elle sera la seule survivante dans un plan qui est à nous refroidir (bref, elle est plus flippante que dans Gods of Egypt et on est loin de la vierge de Mad Max : Fury Road)
Cette fin est à la fois dérangeante et très crue, mais en même temps métaphoriquement censée. C'est une vision assez critique de la mode et même du cinéma en un sens. Manger ou être manger. Evidemment je suppose que c'est qui a divisé la critique (par contre comparer ce film à un clip show, sérieux...). Cela dit, s'il y a un défaut que je pourrai reprocher, bah Jesse elle-même, à la toute fin. Elle est parfaitement consciente que sa beauté influence en mal son entourage et pourtant, elle cherche toujours un échappatoire alors que visuellement, elle n'en a plus. Il n'y a pas ce sentiment de résignation qu'elle aurait du avoir et c'est assez perturbant.
A l'exception du personnage de Jesse assez entre 2 vers la fin, je trouve ce film très bien conçu dans son ensemble. Prenant, intéressant, lumineux, musicalement agréable et totalement assumé. J'ai toujours une préférence pour Drive, mais ce film est un bon n°2. C'est un film que je recommande mais il faut être prêt pour le style.
Version fun de la critique ici
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Créée
le 7 juin 2016
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