Quand Carpenter s’empare de ce récit, il a tout pour lui : la couleur, la technique, l’audace. Et il ne va pas s’en priver.
La première séquence, superbe, déroule l’excellent et minimaliste thème musical du film, et la chasse au chien dans une séquence anxiogène et énigmatique.
Le scénario semble reprendre précisément les choses là où on les aurait laissées si l’original avait mal fini. Tout, pour ainsi dire, commence par la fin : l’étranger ici est le norvégien, le premier autre qu’on ne comprend pas (au départ, on confond en permanence norvégiens et suédois), et on l’abat parce que sa tentative de protéger du réel intrus, à savoir le chien (qu’on accueillera avec bienveillance), est perçue comme une agression.
La visite de leur station, dévastée, est autant un constat d’horreur achevée qu’un programme pour l’heure et demie à venir. On arrive après la bataille, et toutes les erreurs qui ont été faites vont être reproduites.
Film malin, assumant totalement son genre, il va constamment osciller entre deux extrêmes, le grand guignol gore et la claustration phobique percluse d’économie de moyens. C’est plus ou moins réussi pour le premier, souvent brillant pour le second, qui prolonge et honore la première version dans son exploration d’un monde clos et labyrinthique. La société des hommes, contaminée par la chose et la paranoïa, se désagrège jusqu’à ce final en suspens, où le thème musical reprend ses droits.
La critique de l'original, La chose venue d'un autre monde :
http://www.senscritique.com/film/La_Chose_d_un_autre_monde/critique/24350101